Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC : le test terrain
Publié le 5 août 2011 dans Articles et dossiers par Volker Gilbert
Qualité optique
Les performances du Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC sont très élevées et ce, même en faisant abstraction du prix, très inférieur à celui de ses concurrents.
En faible lumière et sans trépied on peut se risquer à travailler à f/4 ou f/5,6 avec de très bons résultats (ici à 1600 ISO).
Piqué, Contraste et rendu des couleurs
Contrairement à d’autres objectifs à focale courte, nettement plus faible en périphérie, le Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC réalise un véritable exploit : dès la pleine ouverture, le piqué est satisfaisant dans les angles et devient homogène sur tout le champ dès qu’on ferme le diaphragme de quelques valeurs. Aux ouvertures de travail « courantes» en paysage et en architecture (entre f/8 et f/16), la qualité optique est vraiment exceptionnelle et dépasse alors même la résolution du capteur du 5D Mark II (gare à certains artéfacts…) !
Premier exemple :
Canon 5D Mark II, Samyang/Walimex Pro 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC, f/16, 1/50s à 100ISO. Image entière et …
…extraits à 100%.
Second exemple :
Canon 5D Mark II, Samyang/Walimex Pro 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC, f/5,6, 1/90s à 100ISO. Prise de vue rapprochée, image entière et …
…extraits à 100%
…le piqué est élevé partout dans l’image.
Le rendu des images se distingue de celles prises avec mes objectifs Canon : la gradation est un peu plus douce dans les ombres et les hautes lumières et en termes de rendu des couleurs, les images sont un peu plus chaudes. En revanche, il s’agit d’une dominante légèrement jaune, alors que celle de mes objectifs Voigtländer est légèrement magenta.
Aberrations chromatiques
Alors qu’elles fleurissent au fur et à mesure que les distances focales diminuent, les aberrations chromatiques sont tellement bien corrigées qu’elles restent invisibles à travers le champ d’image. Précisons qu’il s’agit là d’une performance exceptionnelle, inégalée par ses concurrents.
Vignetage
De nombreux objectifs grand-angle et super grand-angle souffrent d’un obscurcissement important sur les bords. Le vignetage du Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC est très important (et gênant) à pleine ouverture et s’estompe peu à peu, bien qu’il ne disparaisse jamais entièrement. Mais au final, il ne s’agit pas d’un défaut majeur puisqu’aux ouvertures de travail, le vignetage demeure assez discrèt.
Distorsion
La distorsion est le seul défaut véritablement gênant. D’une part, son ampleur est monumentale et d’autre part, c’est une distorsion à moustache difficile à corriger : une déformation en barillet au milieu et une déformation en coussinet aux bords de l’image. Alors que ce défaut met l’objectif hors compétition pour la photo d’architecture, sachez qu’il peut être corrigé à postériori, dans Camera Raw/Lightroom ou PTLens. Si le profil de correction optique destiné aux applications Adobe peut dépanner dans certains cas, il n’est pas suffisamment précis pour venir complètement à bout de la distorsion optique. Nettement plus efficace, PTLens offre une correction satisfaisante de ce défaut et on pourrait même envisager d’utiliser le Samyang 14 mm en photo d’architecture (toutefois, un objectif à décentrement et bascule est beaucoup plus avantageux).
Sans correction, la distorsion optique est monumentale
Correction de la distorsion dans PTLens et…
…dans Camera Raw (avec correction du vignetage) avec le profil d’un utilisateur : la correction dans PTLens est plus précise en termes de géometrie.
Flare et lumières parasites
Avec la forme bombée de sa lentille frontale, l’objectif est potentiellement très exposé au flare et aux lumières parasites. Mais dans la pratique, le traitement multicouche de type UMC est plutôt efficace : s’il est impossible de supprimer des images fantômes, leur amplitude demeure assez faible et l’objectif bénéficie d’une bonne résistance au flare, très important en photo HDR.
La résistance au flare est plutôt bonne pourvu que la source lumineuse ne soit pas trop proche des bords.
Excellent test.
quel est son concurrent chez VOIGTLANDER ?
@Pij: malheureusement, il n’y pas d’équivalent chez Voigtländer. Mais j’utilise avec plaisir le Voigtländer Color-Skopar 20 mm (voir les tests sur ce site) qui est optiquement inférieur mais supérieur en ce qui concerne sa construction mécanique 😉
Pour info, j’ai collé de mon coté une puce euro ETTL AF de 5ème génération (avec une fonction de trapping inexistante sur les boitiers Canon) et c’est très efficace pour 16€ ! … à f2.8 ça vaut le coup d’avoir une confirmation de focus pour les photos prisent à courte distance à mains levées. J’utilise ça aussi avec un objectif 500mm/8 zuiko et ça marche très bien sur les 5DMKII .. moins bien sur les 1DMKIII.
Sans compter des exif un poil plus complet quand on jongle entre un samyang et un FD35mmTilt & Shift ….
@Newworld666 : la puce est intéressante à plus d’un titre, bien que j’ai résolu le problème de MaP. Ou l’avez-vous trouvé ? Les miennes ne sont pas encore installées car sur mon 5DM2 il y a un contact défectueux et sur les 1DM2 et 1Ds, la puce ne fait pas son travail sans avoir bloqué un petit lever, très ennuyeux.
Bonjour,
J’ai acheté cet objectif et je suis un peu déçu : je pense que tous les articles qui le présentent ont oublier de préciser un point important : cet objectif est quasiment inutilisable sur un petit reflex , sous entendu une petite visée optique – comme le D60. La mise au point est impossible à faire.
Quand aux problème de MAP infini, elle est effectivement fausse. Votre astuce que j’ai tenté n’a rien donné, il faudrait que je retente, mais les réglages sont vraiment trop hasardeux…
Dommage (pour moi) !
@Sebus : vous avez raison, l’objectif n’est utilisable qu’une fois corrigé le problème de MaP et ce, quel que soit le boîtier. Alors que j’en possède aussi (450D et 600D), je n’ai jamais utilisé le Samyang sur des boîtiers à capteur APS-C car l’objectif perd alors son avantage le plus éminent : l’angle de champ spectaculaire. Mieux vaut dans ce cas investir dans un zoom super grand- angle (Sigma 10-20, Canon 10-22, Nikon 10-24, Tokina 12-24 ou 11-16), doté d’AF et de puce pour communiquer avec le boîtier !
P.S : j’ai effectué le réglage de la mise au point avec l’assistance du mode LiveView et j’en doute qu’on puisse y parvenir sans…
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Tout-à-fait d’accord !
dans la même gamme de prix que le Samyang, le Tokina fait un boulot bien plus correct : contraste, éclat des couleurs, piqué, tout est meilleur (sur mon 50D) et, en prime, la MAP se fait au bon endroit !