Questions Photo

Nikon P5000 – Le dernier des mohicans ?

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L’objectif



Téléphérique, Grenoble. Nikon P5000, 64 ISO

Pour être d’un emploi vraiment universel, un objectif zoom transstandard doit couvrir une gamme de focales permettant prendre aussi bien des photos de paysage ou d’architecture urbaine (24 ou 28 mm) que des portraits (105 mm). Le Nikon P5000 est équipé d’un Zoom-Nikkor 36-126 mm (équivalent en format 24 × 36), vraiment trop étriqué pour faire face à ces sujets photographiques. Son ouverture maximale, glissante entre f/2,7-5,3, s’associe heureusement à un système de stabilisation d’image qui parvient à compenser sa luminosité guère excitante.



Maquette. Nikon P5000 en position Macro.

Comme tous les objectifs d’appareil compact numérique, le Zoom-Nikkor 36-126 mm, grâce à une distance de mise au point minimale entre 4 (position W) et 40 cm (position T), présente une bonne aptitude pour la prise de vue rapprochée. Je lui reprocherais juste une aberration chromatique un peu trop prononcée et surtout un dispositif de variation de focale (bague « zooming » autour du déclencheur) vraiment trop progressif – il est quasiment impossible de cadrer avec précision tellement le nombre de paliers de zoom est limité ! Notez que vous pouvez adapter un téléconvertisseur qui étend le zoom jusqu‘à 378 mm pour des prises de vue à distance, ou bien un convertisseur grand-angle permettant d’obtenir une focale de 24 mm. Les deux compléments optiques sont d’ailleurs fort bien réalisés et se vissent via une bague d’adaptation sur le barillet de l’objectif, duquel il faut dévisser et ôter une petite bague chromée.

Format RAW et marketing photo

Jeu d’ombres, Grenoble. Nikon P5000, 64 ISO.

De nombreux photographes numériques ont dores et déjà adopté le format RAW comme principal format d’enregistrement de leurs fichiers numériques. Le simple fait de pouvoir revenir sur la plupart des réglages est très rassurant pour un photographe un peu perdu devant la profusion des paramètres de prise de vue (balance des blancs, contraste, saturation, accentuation, espace couleur…).

Il y a quelques années encore, la plupart des appareils compacts numériques de qualité proposaient un enregistrement des fichiers en format RAW – cette époque semble être fort malheureusement révolue. Depuis l’avènement des reflex numériques d’entrée de gamme, à peine plus onéreux qu’un « bridge », la stratégie marketing des grandes sociétés a changé de cap : considérée comme fonctionnalité évoluée et de ce fait réservée aux acheteurs de reflex numériques, le format RAW disparaît peu à peu de l’univers des compacts.

Jonathan. Nikon P5000, 64 ISO, objectif en position télé. Avec une mise au point autofocus particulièrement lymphatique et une latence au déclenchement bien trop marquée, il est presque impossible de prendre des instantanés…

Cette décision est d’autant plus regrettable que les fabricants entassent un nombre croissant de photosites sur une surface de capteur de plus en plus réduite ; l’enregistrement au format RAW aurait permis de tirer la quintessence de ces capteurs peu performants en matière de rapport signal/bruit. L’absence du format RAW parmi les fonctionnalités du P5000 sera certainement un critère éliminatoire pour certains photographes à la recherche d’un deuxième appareil facile à emporter, d’autant plus que le meilleur des formats JEPG proposés dispose d’un taux de compression par trop élevé.

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