Questions Photo

Calibrer un écran ? Normes ISO et autres préconisations

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Régler la “luminosité”

L’ISO propose que la luminance maximale de l‘écran, c’est-à-dire la luminance du blanc, soit telle que l’impression visuelle de luminosité perçue par un observateur coïncide avec celle donnée par un papier blanc posé à la place de l’image imprimée et recevant un éclairement de 500 lx. Cette consigne n‘étant pas très facile à mettre en œuvre, l’ISO fournit une règle alternative, plus classique : la luminance du blanc doit être supérieure à 80 cd/m2 et, si possible, égale à 160 cd/m2.

Ce réglage de luminance est absolument crucial. Contrairement à ce qui est parfois dit, ce n’est pas la couleur du blanc qui est déterminante quand on compare l’affichage d’une image sur un écran avec une version sur papier, c’est sa luminance. Selon que la luminance maximale de votre écran d‘épreuvage est trop élevée ou trop faible, vos images imprimées seront trop sombres ou trop claires ! Attention, ce n’est pas le profil d’imprimante qui est en cause dans cette dérive des images imprimées, c’est seulement le calibrage de l‘écran. En phase d’optimisation avec Photoshop, l’utilisateur, abusé par son écran trop lumineux, est poussé à diminuer la luminosité de ses images…

Dans des conditions classiques d’environnement, c’est-à-dire avec un éclairage ambiant modéré et, éventuellement, une lampe pour arts graphiques dirigée sur le papier, la limite inférieure de 80 cd/m2 préconisée par l’ISO est réaliste mais un peu faible. En revanche, la valeur suggérée de 160 cd/m2 est vraiment élevée et je déconseille aux amateurs de s’en approcher, même s’ils sont équipés de coûteux écrans pour arts graphiques. Une luminance aussi forte n’est envisageable que dans des conditions d’application draconiennes (voire masochistes) des normes, c’est-à-dire en quasi chambre noire avec un papier vivement éclairé par une boîte à lumière professionnelle telles que celles qui sont fabriquées par Just Normlicht ou GretagMacbeth.

Dans des conditions banales d‘éclairage ambiant modéré, une bonne méthode consiste à essayer d’abord une luminance maximale de 90 cd/m2. Si les tirages sur papier des images imprimées sur votre imprimante à jet d’encre ou tirées par votre laboratoire habituel vous paraissent trop sombres, c’est-à-dire plus sombres que ce que vous attendiez en optimisant votre image à l‘écran, alors, vous pouvez tenter 80 cd/m2. Dans le cas contraire, augmentez cette cible en adoptant par exemple 110 cd/m2 mais ne dépassez pas 120 cd/m2, sauf dans des cas exceptionnels où le niveau d‘éclairage ambiant est très élevé.

Capture NX2 : utiliser le U-Point de sélection pour traiter le bruit

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Le Point de contrôle de sélection utilise les caractéristiques intrinsèques des Points de contrôle, à savoir une sélection d’une zone de l’image par l’analyse de la couleur, de la position, de la texture et de la saturation de l’emplacement sur lequel le point est positionné. Ce faisant, la zone sélectionnée pourra se voir appliquer la fonction du module Réglage que vous désirez. Ici nous appliquerons une réduction de bruit.


Image avec les 3 points de sélection posés pour sélectionner le ciel.

L’image précédente est affichée en mode Calque de sélection, qui permet de visualiser la sélection effectuée par les trois points de sélection posés dans le ciel. Cette sélection a été affinée grâce au Pinceau en mode négatif (-) pour éviter de déborder sur les autres éléments de l’image.


Image finale traitée avec les U-Points de sélection.


Paramétrages utilisé pour la réduction de bruit et les U-Points.

Voici l’image résultante (ci-dessus) avec les paramètres utilisés pour la produire. Notez bien que le traitement du bruit lors d’un traitement par lot peut s’avérer problématique si les images ne sont pas de même nature. Le succès des fonctions Réduction de bruit dépend beaucoup de la définition et de la profondeur de codage des fichiers. Autrement dit, un fichier NEF de 12 millions de pixels sur 14 bits, un autre de 10 millions de pixels sur 12 bits ou un fichier JPEG de 6 millions de pixels sur 8 bits ne devront pas être traité de manière identique. Attention donc à ne pas mélanger ces natures de fichiers lors d’un traitement par lot incorporant une fonction de correction du bruit…

Capture NX2 : les poussières ne sont plus un souci grâce à l’Autocorrecteur

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Le mécanisme interne de la fonction Autocorrecteur fait que la zone recouverte par le Pinceau est analysée en densité, couleur et texture, le logiciel cherchant dans les zones environnantes une surface pouvant y ressembler afin de venir remplacer ce qui va être effacer. Ceci est une approximation, l’algorithme interne étant largement plus complexe et sophistiqué que cela.

Ci-dessous un autre exemple de la puissance de la fonction Autocorrecteur. Le fil de fer barbelé, plutôt disgracieux, a été effacé de l’image sans difficulté, jute en passant le Pinceau de l’Autocorrecteur dessus.


Image avant correction


Image après correction

Il a fallu prendre quelques précautions à l’abord du poteau et travailler en regardant l’image avec un fort grossissement (100 % en l’occurrence). Cela peut vous éviter d’avoir à recadrer votre image pour éliminer un élément indésirable. L’opération de “gommage” d‘éléments complets dans une image peut parfois avoir des effets néfastes, c’est normal. Dans le cas que nous venons de voir, l’Autocorrecteur a été utilisé à la limite de ses possibilités. Un autre usage de l’Autocorrecteur peut être la suppression de défauts d’aspects sur un visage (grain de beauté par exemple), un vêtement, etc. Des corrections à effectuer avec modération bien sûr !

Philippe Ricordel est l’auteur du livre Capture NX2 pour les photographes qui sera en librairie en octobre (pré-parution sous forme d’e-book début septembre sur Izibook, le site des publications électroniques du Groupe Eyrolles (éditions Eyrolles, éditions VM, éditions d’Organisation).

Lightroom 2.0 : fichiers CMJN et « chevaux de Troie » RVB

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Alors que peu d’entre eux en ont réellement besoin, nombreux sont les utilisateurs de Lightroom à réclamer une prise en charge des fichiers CMJN. J’avoue que Lightroom 2.0 y est encore mal préparé si ce n’est pour afficher les couleurs d’un fichier pour simuler un profil d’impression (softproofing). Les fichiers CMJN, véritables laissés pour compte du logiciel, sont tenus à l’écart par le catalogue de Lightroom qui refuse de les indexer et les afficher.

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Silver Efex Pro – la chambre noire revisitée

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Interface utilisateur

Souffrant d’une véritable boulimie en ce qui concerne les plug-ins il y a quelques années (j’en ai installé un très grand nombre, sans pour autant les utiliser, histoire de jouer un peu avec…), je suis aujourd’hui bien plus dubitatif quant à leur utilité, telle est la puissance des filtres, outils et scripts de Photoshop… Pourtant, certains modules subsistent, grâce à des compétences qui dépassent celles de l’application hôte. Malgré leurs tarifs plutôt musclés, parmi les plus élevés du marché, les plug-ins conçus par Nik font partie des meilleurs : parfaitement intégrés à Photoshop, ils bénéficient d’une interface utilisateur limpide et de corrections locales aussi astucieuses qu’efficaces, appliquées à l’aide des fameux U-Points.

L’interface utilisateur de Silver Efex Pro rappelle celle des autres modules Nik : une grande fenêtre sur fond gris (dont vous pouvez modifier les dimensions), scindée en trois colonnes : une fenêtre d’aperçu au milieu et deux panneaux latéraux – celui de gauche affiche les préréglages disponibles et celui de droite les différents outils pour peaufiner l’mage.

Les icônes situées dans la partie supérieure gauche de la fenêtre permettent d’afficher l’aperçu en révélant ou en masquant les préréglages (styles), l’image du départ et/ou le résultat (l’aperçu s’affiche seul, en deux moitiés, ou bien sous forme de deux aperçus disposés côte à côte).

Les outils de correction occupent le panneau de droite : les curseurs Luminosité, Contraste et Structure ainsi que deux curseurs pour protéger les hautes lumières et les tons foncés d’un écrêtage intempestif sont destinés aux corrections globales. Le curseur Structure s’apparente au curseur Clarté de Lightroom et de Camera Raw, puisqu’il augmente le contraste local lorsqu’il est appliqué aux valeurs positives, et la douceur des contours lorsqu’il est appliqué aux valeurs négatives. Sous Filtre Couleur, vous pouvez appliquer un filtre parmi six filtres couleur “traditionnels”, dont vous pouvez affiner l’effet, sous Détails, grâce aux deux curseurs Teinte et Intensité.


Port de Henningsvaer, Iles Lofoten, Norvège


Filtre Rouge et…

…filtre Vert, les différences sautent aux yeux et correspondent au filtres de prise de vue en photo argentique.

Nous l’avons déjà dit, les commandes citées sont appliquées de manière globale à toute l’image. Cependant, Silver Efex Pro intègre les points de contrôle U-Points pour créer facilement des masques afin de corriger certaines parties de l’image. Il suffit de cliquer sur le bouton Ajouter un point de contrôle, puis sur l’aperçu pour poser un premier U-Point, sur l’un des quatre leviers de contrôle pour modifier les dimensions du masque, ainsi que les paramètres Luminosité, Contraste et Structure. En dupliquant le point de contrôle sélectionné, vous pouvez faire en sorte que le masque épouse des sélections même sophistiquées ; en posant un nouveau point de contrôle “neutre”, vous pouvez protéger certaines régions des corrections appliquées par un des autres U-Points. Pour en savoir plus, vous pouvez relire mon article au sujet de Viveza.

Lightroom 2.0 et la gestion des mots-clés

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Etiquettes de mots-clés

Le panneau Etiquettes de mots-clés affiche les mots-clés qui sont enregistrés dans une image sélectionnée. Si plusieurs images ont été sélectionnées, la totalité des mots-clés sera affichée et ceux appartenant à plusieurs photos à la fois seront signalés par un astérisque (*). La petite barre “Cliquer ici pour ajouter des mots-clés” a été ajoutée pour bien séparer l’affichage de la saisie.


Panneau Etiquettes de mots-clés

Suggestion de mots-clés

Lightroom 2.0 est doté d’un nouveau système suggérant les mots-clés, en fonction des dates de prise de vue et de vos habitudes de saisie des mots-clés. Ainsi, la suggestion des mots-clés se bonifie avec le temps et devient de plus en plus pertinente. Pour attribuer un mot-clé à une sélection d’images, il suffit de cliquer dans l’un des choix. Le mot-clé attribué se verra automatiquement remplacé par une autre suggestion inspirée par les choix en cours.


Panneau Suggestion de mots-clés

Ensemble de mots-clés

Cet outil n’a pas changé depuis Lightroom 1.x. Un Ensemble de mots-clés est tout simplement un jeu de 9 mots mémorisé sous forme de paramètre prédéfini. Il est possible de créer un nombre infini d’Ensembles de mots-clés. L’attribution s’effectue avec le pavé numérique en maintenant la touche Alt/Option enfoncée : chaque position dans la grille correspond à une touche de 1 à 9, le 0 permettant de passer d’un Ensemble à l’autre.


Ensemble de mots-clés

Tous les mots-clés sont regroupés dans une liste, par ordre alphabétique.


Liste de mots-clés

La hiérarchie parent/enfant se présente sous forme d’arborescence mais les synonymes ne sont pas affichés.


Hiérarchie parent/enfant dans la liste des mots-clés

La liste de mots-clés peut s’avérer très longue. Elle dispose donc de son propre système de recherche. Il suffit de saisir les premières lettres pour voir les résultats. Pour faire une recherche multiple, laissez un espace ou une virgule entre chaque mot.


Recherche dans la liste de mots-clés

Lightroom 2.0 : les outils de retouche locale

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Le pinceau de réglage

Pour activer le pinceau de réglage, cliquez sur le pinceau dans la barre d’outils située sous l’histogramme.

Activation du pinceau de réglage

Le panneau du pinceau de réglage se décrit de la manière suivante (de haut en bas) :

  • Masque : permet de créer un nouveau masque de peinture ou d’en éditer un déjà existant.
  • Effet : permet de sélectionner un des sept effets de correction (exposition, luminosité, contraste, saturation, clarté, netteté, couleur) et de régler le gain, c’est-à-dire la quantité d’effet à appliquer, que ce soit en valeurs positives comme négatives.
  • Pinceau : permet de régler la taille, le contour progressif (progressivité de la diffusion), le débit et la densité. En fonction des réglages, le pinceau peut se comporter comme une brosse, comme un aérographe ou comme une gomme.
  • Masquage automatique : permet de protéger les contours lors de l’utilisation du pinceau de réglage.

Panneau du pinceau de réglage

L’utilisation du pinceau génère un masque sur l’image, dont la présence est signalée par un point de contrôle. Ce dernier autorise la modification ultérieure de l’effet appliqué (ou d’en rajouter d’autres) à l’aide des curseurs de réglage qui s’afficheront automatiquement dans le panneau. Le masque peut également être supprimé en le sélectionnant, puis en appuyant sur la touche d’effacement du clavier.

Pour un aperçu précis de l’application des effets, le masque peut être affiché à l’aide de quatre couleurs différentes que vous choisirez en fonction de l’image ou de l’arrière-plan. Pour sélectionner l’une des couleurs (rouge, vert, blanc ou gris), il suffit de cliquer sur le point de contrôle et d’appuyer successivement sur la touche O du clavier.

Point de contrôle et masque d’application d’effet (en rouge dans l’image)

Le pinceau a la forme d’un double cercle concentrique. Le cercle intérieur représente la zone d’application de l’effet et sa taille peut-être ajustée avec la molette de la souris. L’espace ajustable entre les deux cercles représente la zone de diffusion progressive de l’effet. Notez enfin qu’appuyer simultanément sur la touche Alt/Option transforme le pinceau en gomme, identifiable au signe – se substituant au signe + situé en son milieu.

Le double cercle concentrique du pinceau de réglage

Exemple de retouche avec le pinceau de réglage (image corrigée à droite, à l’aide d’une correction d’exposition de 1/2 diaphragme)

PT Lens pour Mac – une solution démocratique pour corriger les aberrations optiques

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Utiliser PTLens à partir de Lightroom 2 bêta

Bien qu’on puisse d’ores et déjà tomber sur les premiers balbutiements de Lightroom SDK, interface liant Lightroom aux futurs modules externes, cette dernière est loin d’être finalisée et il est peu probable qu’elle intégrera la version 2.0 du logiciel, annoncée pour début septembre. En attendant, vous pouvez sélectionner PT Lens en tant qu’application externe ce qui permettra d’appliquer les réglages du plug-in sur une copie de l’original, puis de réimporter la copie au sein du catalogue Lightroom.

  • Ouvrez les Préférences Lightroom (Lightroom>Preferences) et sélectionnez, dans l’onglet External Editing et sous Additional External Editor, le « plugin » PTLensEdit.app. Privilégiez le format TIFF 16 bits et l’espace couleur le plus large possible (ProPhoto RVB). Sélectionnez ensuite l’image à corriger (notez qu’il est possible d’en choisir plusieurs afin de les corriger l’une après l’autre…), la commande Photo>Edit in PTLensEdit.app l’ouvre ensuite dans PTLens.

  • PTLens possède de nombreux modules qui tiennent compte des caractéristiques d’un couple appareil photo-objectif précis. Mais contrairement à des logiciels bien plus onéreux (DxO Optics Pro, Acolens), les modules de PTLens ont été élaborés à partir d’une seule distance de prise de vue et ne corrigent que les distorsions optiques. Pour le vignetage et les aberrations chromatiques, PTLens n’offre aucun avantage sur Lightroom : il est en fait bien plus simple de corriger le fichier RAW, tout en bénéficiant de l’aperçu de grande qualité de l’application hôte !

En revanche, PTLens offre un module fort intéressant pour corriger la perspective (qui fait défaut à Lightroom) et une correction manuelle des distorsions propres aux objectifs Fish-eye. PTLens est capable de reconnaître le couple appareil photo-objectif à partir des métadonnées EXIF qui sont heureusement laissées intactes lors du transfert entre les deux logiciels. Si jamais il ne parvient pas à détecter l’objectif (ou s’il existe plusieurs objectifs dotés des mêmes caractéristiques), PT Lens vous propose de choisir l’objectif manuellement.

Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, deuxième partie

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Autre utilisation

Qui peut le plus peut le moins. On peut utiliser les bascules pour isoler un objet en rendant flou des parties pourtant situées sur un même plan.


Sur des vues de bâtiments, le résultat donne une illusion de modèle réduit en raison d’une profondeur de champ subjective très réduite. Effet très typé, à utiliser avec parcimonie…

Précaution d’emploi : de l’importance de la mise au point

Lors de l’emprunt de cet objectif, je me suis précipité dans le quartier de la Défense le soir même pour réaliser des essais. Le crépuscule aidant, je me suis contenté de caler la mise au point sur l’infini (bague tournée à fond, au taquet) et d’employer un diaphragme de f/11 : vieux réflexe d’utilisateur de grand angle . Et me suis concentré sur les décentrements et problèmes de composition. Les résultats furent excellents. (cf le premier billet)

Le lendemain, plus au calme, j’ai entrepris de tester l’objectif à toutes ses ouvertures afin de voir le comportement du bord de cercle d’image nette en fonction de celles-ci. J’ai donc tourné comme la veille au soir la bague de mise au point à fond vers la droite.


Voici les rendus à 100%…


…à f/4 !!! Horreur : rigoureusement RIEN de net !


??…à f/5,6 : qué passa ???


…à f/8 : c’est mieux…


…à f/11 : c’est bon !

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !