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Canon EF 16-35 mm f/4 L IS USM : le nouvel étalon ? (Seconde partie)

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 En guise de conclusion

Incontestablement, le Canon 16-35 mm f/4 L IS USM est une belle réussite. Si on fait abstraction de la distorsion en moustache un peu forte à 16 mm et du vignetage toujours présent, les performances optiques sont excellentes et dignes d’un représentant de la célèbre série d’optiques « L », tout comme la réalisation mécanique qui s’accompagne même d’une protection contre l’humidité et les poussières, sous condition de coiffer l’objectif d’un filtre de protection.

Barques, Irleau/Poitou-Charente. Canon EOS 5D Mark III et EF 16-35 mm f/4 L IS USM à f/10, 1/10s et 100 ISO. Prise à main levée, stabilisateur activé.

Certes, on pourrait s’interroger sur la nécessité d’incorporer un stabilisateur d’image dans un objectif super grand-angle. Mais sa présence s’avère finalement très utile à l’intérieur, face à des sujets immobiles et, ce, malgré le gain de « seulement » 3 IL. Faut-il pour autant revendre son Canon 17-40 mm f/4 L USM ? La réponse est non si vous travaillez majoritairement à f/11, l’appareil et l’objectif fixé sur un support stable. Et oui si vous photographiez souvent à main levée et aux ouvertures plus grandes. Quant à moi, je m’apprête à me séparer de mon valeureux 17-40, doublon oblige…

« Le Paradis », Coulon / Poitou-Charente. Canon 5D Mark III et Canon EF 16-35 mm f/4 IS L USM à 16 mm, f/14, 1/60s et 100 ISO. Prise à main levée, stabilisateur activé.

 

Points forts :

  • Piqué élevé et très homogène dans toute l’image et ce, dès la pleine ouverture
  • Réalisation mécanique digne d’un « L », avec des commandes à la fois fermes et douces
  • Aberration chromatique bien contrôlée
  • Stabilisateur d’image, pratique pour des sujets immobiles (églises, musées, paysage)
  • Distorsion assez bien contrôlée entre 20 et 35 mm
  • Mise au point automatique très véloce
  • Protection contre l’humidité et les poussières (pensez à ajouter un filtre de protection)

Points faibles :

  • Tarif plutôt élevé
  • Luminosité maximale
  • Distorsion et vignetage à 16 mm

 

 


Canon EF 16-35 mm f/4 L IS USM : le nouvel étalon ? (Première partie)

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Conception et performances optiques

Canon n’a pas lésiné sur la construction optique de l’ EF 17-40 mm f/4 L USM lequel incorpore trois éléments asphériques et un élément en verre Super UD. Le successeur intègre, quant à lui, pas moins de trois éléments asphériques et deux en verre UD, pour corriger les aberrations sphériques et chromatiques. Si le bokeh ne figure sans doute pas sur la liste des priorités pour un objectif grand-angle, le diaphragme à 9 lamelles  (au lieu de 7 pour les objectifs 17-40 mm f/4 et 16-35 mm f/2,8) contribue à une ouverture circulaire et favorise ainsi un rendu agréable des zones hors mise au point tout en transformant des sources lumineuses en étoiles à 18 branches.

Vélo abandonné, Igé /Basse-Normandie. Canon EOS 5D Mark III et EF 16-35 mm f/4 L IS USM, f/8 et 6,2 s à 100 ISO. Avec ses performances très homogènes, l’objectif sait faire face à tous les sujets et conditions de prise de vue.

Résolution et pouvoir de contraste

Si la plupart des  photographes de reportage ne sont pas particulièrement pointilleux en ce qui concerne le piqué dans la périphérie de l’image, il s’agit là d’une condition sine qua non pour les photographes d’architecture et de paysage. Sur ce point, les objectifs zoom grand angle Canon n’ont jamais su convaincre les utilisateurs exigeants. De nombreux photographes se sont donc rabattu sur un Zeiss Distagon ZE à focale fixe, le Tokina 16-28 mm f/2, 8 AT-X PRO FX ou  l’excellent Nikon AF-S 14-24 mm f/2.8G ED, le dernier étant adapté par l’intermédiaire d’un adaptateur. Ou alors sur un ou plusieurs objectifs à focale fixe de la gamme Canon (24 mm f 1.4 USM L II, TS-E 17 mm f/4 L, TS-E 24 mm f/3, 5 L II, EF 24 mm f/2, 8 IS USM et/ou EF 28 mm f/2, 8 IS USM). Certes, l’EF 17-40 mm F/4 L USM et, à fortiori, l’EF 16-35 mm f/2, 8 L II USM, permet de produire des images d’excellente qualité. Mais pour un piqué satisfaisant dans la périphérie de l’image, il faut fermer le diaphragme à f/8, voire à f/11 aux focales inférieures et égales à 24 mm. Le manque de piqué ne saute alors aux yeux qu’aux formats de tirage supérieurs à A3. Cependant, il faut composer avec une majorité grandissante de photographes qui décortiquent leurs images à la taille réelle de pixels et/ou le nez littéralement collé aux tirages grand format – de pratiques certes douteuses mais devenues monnaie courante.

Avant l’orage, Cepoy. Canon 5D Mark III, EF 16-35 mm f/4 L IS USM, f/ 4, 1/ 400s à 100 ISO, + 2/3 IL. Pour peu que la profondeur de champ coopère, il est tout à fait possible de travailler à pleine ouverture, ici à la focale plus longue.

J’ai photographié une mire aux différentes ouvertures et focales, puis je me suis servi du logiciel Imatest Master pour mesurer la transmission de modulation (FTM 50). Notez que les chiffres relevés ne sont pas comparables à ceux mesurés par d’autres testeurs utilisant le même logiciel (photozone.de, traumflieger.de, etc.), car ils dépendent d’une part du matériel utilisé pour la prise de vue (boitier et éclairage, ici un EOS 5D Mark III et une paire de flashs de studio dotés de parapluies réflecteurs) et d’autre part de la préparation des fichiers utilisés pour l’analyse (ici des fichiers RAW convertis au format JPEG dans Camera Raw 8.6 avec des paramètres par défaut pour l’accentuation).

Résolution (MTF 50) à f/4

Le comportement optique de l’EF 16-35 mm f/4 L IS USM est exemplaire : dès la pleine ouverture, il est possible d’obtenir un très bon piqué au centre de l’image, les bords et les bords extrêmes restant légèrement en retrait, mais sans que cela génère une dégradation visible dans la périphérie de l’image. Curieusement, les performances baissent à fur et mesure que la focale s’allonge — manifestement, l’objectif a été optimisé pour les focales les plus courtes. C’est malin puisque la baisse de régime aux focales plus longues apparait plus rarement, les bords étant très souvent hors profondeur de champ…

Résolution (MTF 50) à f/5,6

À f/5, 6, les valeurs continuent à grimper avec, toutefois, des performances toujours un peu moins élevées aux focales plus longues.

Résolution (MTF 50) à f/8

Le meilleur diaphragme est f/5,6 au centre et f/8 sur les bords et bords extrêmes. Entre 16 et 28 mm et à f/8, les performances sont élevées et remarquablement homogènes, seule la focale la plus longue souffre encore d’un certain manque d’uniformité dans les coins, le plus souvent dissimulée par la profondeur de champ laquelle est particulièrement étroite à 35 mm.

 Résolution (MTF 50) à f/11

À f/11, la diffraction commence à faire son œuvre. Elle provoque ici une légère baisse des performances, sauf dans les bords extrêmes à 35 mm où la fermeture à f/11 augmente le piqué. Je n’ai pas effectué des mesures à f/16, sachant que la diffraction, bien que relativement modérée, tend à réduire la résolution et le contraste, rendant cette ouverture ainsi que f/22 uniquement utile pour obtenir une profondeur de champ maximale.

Dans la pratique, l’objectif est déjà pleinement utilisable à la pleine ouverture et le piqué devient excellent en fermant seulement deux diaphragmes (f/5, 6), puis baisse à partir de f/8 au centre et f/16 aux bords et bords extrêmes sous l’influence discrète mais grandissante de la diffraction. Cependant, l’EF 16-35 mm f/4 L IS USM offre toujours de très bonnes performances, et ce, quelles que soient la focale, l’ouverture et la distance de mise au point — c’est un véritable exploit compte tenu des performances, en demi-teinte, de l’EF 17-40 mm f/4L USM et l’EF 16-35 mm f/2,8 L II USM, aux focales plus courtes.

La macro à peu de frais (2) : utiliser une bonnette macro

La profondeur de champ étant très réduite en proxiphotographie, la mise au point est tout sauf une opération facile. Ici, un souffle assez fort nécessitait l'emploi d'une vitesse d'obturation rapide et donc une sensibilité ISO plutôt élevée. Malgré cela, le mouvement de la feuille sur laquelle ce vulcain avait choisi de se poser brièvement a suffi de rendre la plupart des photos d'une série floues. Canon 5D Mark III, Canon EF 100-400 mm f/4,5-5,6 L IS USM, bonnette Canon 500D et flash Canon 580 EXII à 260 mm, f/10, 1/800s et 1600 ISO.

Dans la pratique

Rappelons que la profondeur de champ n’existe pas. Elle est le fruit de l’imprécision de l’œil et du matériel de prise de vue. En macro, la profondeur de champ ne varie pas en fonction de la focale de l’objectif utilisé, mas suivant le rapport de grandissement : plus celui-ci est élevé, plus la profondeur de champ est réduite. De même, plus l’ouverture du diaphragme est petite, plus la profondeur de champ est importante, pour un même agrandissement. Un objectif de plus longue focale ne donnera donc pas, en raison d’une distance de mise au point plus importante, une profondeur de champ plus grande !

La profondeur de champ étant très réduite en proxiphotographie, la mise au point est tout sauf une opération facile. Ici, un souffle assez fort nécessitait l’emploi d’une vitesse d’obturation rapide et donc une sensibilité ISO plutôt élevée. Malgré cela, le mouvement de la feuille sur laquelle ce vulcain avait choisi de se poser brièvement a suffi de rendre la plupart des photos d’une série floues. Canon 5D Mark III, Canon EF 100-400 mm f/4,5-5,6 L IS USM, bonnette Canon 500D et flash Canon 580 EXII à 260 mm, f/10, 1/800s et 1600 ISO.

Hormis la profondeur de champ, extrêmement réduite, la mise au point est un autre problème auquel vous serez confronté en travaillant avec des bonnettes macro. Fort heureusement, les bonnettes n’influent pas (ou très peu…) sur la quantité de lumière qui parvient au capteur et n’empiètent donc pas sur l’efficacité du dispositif AF. En revanche, la faible profondeur de champ rend la mise au point, qu’elle soit automatique ou manuelle, très délicate : un souffle de vent, une fleur qui bouge, un insecte qui se déplace et les photos seront irrémédiablement floues !

Le mode Vue par vue (One Shot ou AF-S) étant inefficace aux distances de travail plus réduites, vous pouvez choisir parmi deux méthodes pour la mise au point :

  • la mise au point manuelle, combinée à un mouvement progressif de l’ensemble boîtier-objectif jusqu’à ce que le sujet principal paraît net dans le viseur ou
  • la mise au point automatique (Ai-Servo ou AF-C).

Pour ma part, j’utilise souvent la mise au point manuelle sur mes boîtiers Canon 600D et 5D Mark II alors que je fais désormais confiance à la mise au point automatique de mon 5D Mark III, nettement plus performant sur ce point, d’autant plus qu’il parvient même à gérer les collimateurs excentrés en mode Ai-Servo. Quelle que soit la méthode utilisée,  je préfère travailler en mode Rafale pour produire une petite série d’images à partir de laquelle choisir l’image la plus nette. A noter qu’il me faut souvent saisir une dizaine d’images pour obtenir une qui est techniquement et esthétiquement irréprochable !

Ici, j’ai coiffé mon objectif macro d’une bonnette Raynox DCR-250 (+8 dioptries) pour saisir le reflet d’une primevère dans une goutte d’eau. L’emploi d’un boîtier à capteur APS-C m’a également permis d’obtenir un grandissement plus important. Canon 600D, Canon EF 100 mm f/2,8 L Macro IS USM, 1/125s à f/4 et 400 ISO sur trépied.

Rien ne vous interdit d’associer une bonnette à un objectif macro pour ainsi étendre le champ d’application de ce dernier. Bien au contraire, puisque tous les objectifs macro bénéficient d’une correction très efficace des aberrations optiques, laquelle n’est guère affectée par l’ajout d’un complément optique de qualité. Il est même possible de combiner une bonnette et une bague allonge pour obtenir un rapport d’agrandissement encore plus important. Je m’en sers de ces deux régulièrement pour photographier des sujets infiniment petits ou pour en isoler certains détails.

Fujifilm-X, un système expert complet ?

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En matière de dynamique, notamment pour éviter les « ciels blancs » par très fort contraste (le point fort de Fujifilm avec les reflex S3-Pro et S5-Pro), le nouveau capteur est moins impressionnant que l’ancien CCD à double photosite de deux sensibilités différentes, et surtout le traitement logiciel imaginé par le constructeur impose de passer à 800 ISO pour bénéficier de la dynamique maximale. Or, si le soleil est violent et que l’on veut disposer de grandes ouvertures, cette sensibilité est bien trop élevée : avec un obturateur offrant le 1/4 000 s comme les Fujifilm X, on sera à f/8 à 800 ISO ! Heureusement, les essais nous ont montré que non seulement on pouvait récupérer une dynamique supérieure en RAW 200 ISO avec Lightroom, mais qu’une bonne programmation des hautes et basses lumières sur un JPEG en simulation de film Provia parvient le plus souvent au même résultat à 200 ISO également.

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JPEG dynamique maximale 400 %, donc 800 ISO obligatoire.

 

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Réglage personnalisé d’un JPEG 200 ISO.

 

Au prix de quelques essais, nul doute que l’on trouvera assez vite ses marques et son style d’image si l’on opère en JPEG, ce qui est une des grandes forces de la marque, notamment en reportage de manifestation ou pour des photos de mariage où il faut être en capacité de livrer très rapidement une production finalisée sans passer des heures en retouches.

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Imprimer ses photographies : Transformation noir et blanc et virage couleur dans Photoshop

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Virage couleur dans Photoshop

Si Photoshop ne propose pas de calque de réglage « Virage partiel », il offre plusieurs outils permettant d’appliquer une ou plusieurs teintes aux hautes lumières et/ou tons foncés d’une image couleur ou noir et blanc.

Le calque de réglage Courbes permet d’appliquer un virage partiel, grâce à un ajustement des courbes individuelles. Pour obtenir l’image de la figure suivante, j’ai réchauffé les hautes lumières dans la couche rouge, tout en refroidissant les tons foncés dans la couche bleue.

Application d’un virage partiel à l’aide d’un calque de réglage Courbes.

La commande « Balance des couleurs » ou l’ajout d’un calque de réglage homonyme est une autre manière d’appliquer un virage partiel. L’interface utilisateur de l’outil « Balance des couleurs » est très simple : pour créer un virage partiel sépia/bleu, sélectionnez d’abord les tons clairs (Ton>Tons clairs), puis déplacez le curseur Cyan-Rouge à droite et le curseur Jaune-Bleu à gauche. Passez ensuite aux « Tons foncés » (Ton>Tons foncés) Vous obtiendrez un résultat ainsi très proche de celui produit avec un calque de réglage Courbes.

Le calque de réglage « Filtre photo » permet d’appliquer un virage simple qui s’étend à l’ensemble des tonalités de l’image. Sélectionnez une teinte à l’aide du « Sélecteur de couleurs », puis ajustez le curseur Densité. Pour produire un effet plus subtil, optez pour une densité plus réduite. La figure suivante montre le résultat de l’application d’une teinte ambrée dont j’ai réduit l’impact grâce à une densité de 5 %.

Application d’un virage partiel à l’aide d’un calque de réglage Filtre photo.

Photographier sous l’eau / (2) Des conseils pour bien débuter

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Conseil n°5 : photographier au plus près des sujets

La principale erreur commise par la plupart des photographes sous-marins débutants est de photographier de trop loin. Quand on utilise un éclairage artificiel, il faut s’approcher au plus près du sujet pour éviter que la lumière émise ne soit absorbée par l’eau (il faut que le sujet réfléchisse cette lumière le plus possible). Plus le photographe sera loin, plus la lumière émise sera absorbée, moins on verra de couleurs sur la photo. En termes techniques, on dit qu’il faut limiter l’épaisseur d’eau pour avoir le plus de couleurs possibles sur les clichés. Ce conseil est valable que vous utilisiez un compact avec son flash interne ou un reflex numérique équipé d’un ou de deux flashs externes.

De même en photographie très rapprochée, plus on est près des sujets moins on aura de particules éclairées entre l’objectif et le sujet. Que vous ayez un compact, un bridge ou un reflex, c’est une règle immuable : il faut s’approcher le plus possible, à la limite de la distance minimale de mise au point, pour obtenir le meilleur rendu des couleurs. C’est pourquoi les photographes sous-marins utilisent des super-grands-angles de type fish-eye ou des focales inférieures à 20 mm. Ces objectifs offrent des distances de mise au point très courtes.

Notez que souvent, en photographie d’ambiance, il n’est pas rare d’avoir le sujet quasiment collé sur le dôme…

 

© Guillen

Un barbier mâle à queue lyre, dans une colonie de coraux durs.

 

Conseil n°6 : documentez-vous avant de plonger !

« On ne photographie bien que ce que l’on connaît bien. » La photographie sous-marine ne déroge pas à la règle. Si vous voulez réaliser de belles images sous l’eau, commencez par connaître les comportements des poissons, des mammifères et de toutes les espèces que vous rencontrerez au gré de vos voyages. Il existe de nombreux ouvrages consacrés à la biologie marine, tous les photographes doivent investir un peu de temps dans cette lecture.Les photographes doivent aussi composer avec l’environnement : apprendre à plonger avec le courant, dans des eaux avec peu de visibilité ou encore faire des plongées de nuit.

Nous avons rencontré de nombreux plongeurs sous-marins qui voyagent partout dans le monde uniquement pour montrer qu’ils ont les moyens de voyager ; mais leurs clichés restent de qualité moyenne. Tout comme en photographie terrestre, c’est en fréquentant souvent les mêmes lieux ou les mêmes milieux qu’on arrive à réaliser les meilleurs clichés possibles. Il faut être persévérant. Ne vaut-il pas mieux montrer dix clichés exceptionnels que 100 clichés médiocres ?

Gobie © Guillen

Gros plan d’un gobie sur un corail dur.

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En conclusion

La prise de vue sous-marine est un domaine photographique complet qui requiert la maîtrise des lumières naturelles et artificielles, des couleurs, de l’exposition manuelle. Mais le jeu en vaut la chandelle et les résultats sont souvent spectaculaires.

Le photographe doit agir comme un chasseur d’images à la recherche de nouvelles proies à photographier : la ruse, la patience, la connaissance du terrain et de l’environnement, sa technique photo sont ses armes. Il doit s’entraîner en permanence et affûter ses connaissances pour pouvoir s’adapter à tous les milieux, quelles que soient les circonstances/conditions de prise de vue. Son seul but est de ramener des souvenirs et de témoigner. Il doit par ailleurs être extrêmement respectueux du monde dans lequel il évolue, ou les sujets disparaîtront à court terme et la pratique de la photographie sous-marine ne sera plus qu’un lointain souvenir.

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Amar et Isabelle Guillen viennent de publier Les secrets de la photo sous-marine aux éditions Eyrolles, ouvrage qui traite en détail toutes les questions techniques liées à la photo sous-marine, et qui fait aussi la part belle à la question de la création d’image, d’esthétique.

ISBN 978-2-212-13904-4, quadri, 280 pages, 28 €.

Au sommaire :

Les bases de la photo sous-marine : éthique de la photo sous-marine, spécificités du milieu, maîtrise de l’exposition, réglages des boîtiers, contrôle des images

S’équiper pour la photo sous-marine : choisir son boîtier, ses objectifs, son caisson, ses autres accessoires (filtres, flashs, dôme, bonnette…)

Photographier sous l’eau : préparer un voyage, planifier une plongée, transporter et entretenir le matériel, photographier en lumière artificielle, en lumière naturelle, mi-air mi-eau

Créer de belles photos sous-marines : placer la lumière, jouer avec les reflets, les rais de lumière, les courbes, les perspectives… Portraits de poissons, photo d’ambiance, de nuit, de biologie, d’écologie, de sujets en mouvement, de grands animaux, de flore et de faune fixes, de plongeurs, d’épaves. Spécificités de la photo en eau sombre, en eau grise et verte, en eau bleue

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Imprimer ses photographies : Résolution d’image, résolution d’impression et rééchantillonnage

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Redimensionnement et rééchantillonnage dans Photoshop

Dans Photoshop, les dimensions et la résolution de l’image peuvent être modifiées à l’aide de la boîte de dialogue Image>Taille de l’image.

1. Pour modifier les dimensions de l’image sans en rééchantillonner les pixels, désactivez l’option Rééchantillonnage, puis modifiez la largeur, la hauteur et/ou la résolution de l’image. Afin de produire de petits tirages en partant de la résolution « native », augmentez la résolution de l’image tout en réduisant ses dimensions en modifiant les valeurs des champs Largeur et Hauteur.

Comparaison de différents formats d’impression, obtenus à partir de la même image sans rééchantillonnage des pixels. Dimensions de l’image lorsqu’elle est imprimée à la résolution d’impression native de l’imprimante (360 ppp)…

… réglage sur 180 ppp…

 

…et réglage sur 720 ppp …

Lorsqu’il s’agit de produire des tirages aux dimensions prédéfinies, la désélection de l’option Rééchantillonnage débouche souvent sur une résolution d’impression qui ne correspond pas à celle, native, de l’imprimante, donnant parfois lieu à des résultats médiocres. En partant d’une des images des fleurs de la figure 3-56 de l’ouvrage, saisie avec un dos numérique Phase One P65+ et dotée d’une résolution native de 6 732 × 8 984 pixels permettant un tirage de 47,5 × 63,4 cm à 360 ppp, il est possible de produire un tirage de 95 × 126,8 cm à 180 ppp (la résolution d’impression qui représente selon moi le seuil minimum) ou 23,75 × 31,7 cm à 720 ppp. Les trois dimensions sont obtenues sans rééchantillonnage des pixels de l’image originale.

2. Pour imprimer des images sur une imprimante jet d’encre, rééchantillonez-les : cochez l’option Rééchantillonnage, puis modifiez la largeur, la hauteur et/ou la résolution de l’image (360 ppp pour une imprimante Epson et 300 ppp pour une Canon). Je vous déconseille d’utiliser les fonctions de rééchantillonnage de la boîte de dialogue « Paramètres d’impression Photoshop » dont les algorithmes produisent des résultats de qualité largement inférieure.
Remarque  : vous pouvez aussi recourir aux algorithmes de rééchantillonnage d’un plug-in tiers ; certains d’entre eux offrent une qualité qui est supérieure à celle des algorithmes de Photoshop (voir plus bas).

3. La boîte de dialogue Taille de l’image de Photoshop CC offre un nouvel algorithme d’interpolation : l’option « Conserver les détails (agrandissement) » permet d’augmenter le nombre de pixels tout en réduisant le bruit. En fait, la réduction des dimensions en pixels réduit le bruit de l’image, alors que ce dernier augmente lorsque vous augmentez ses dimensions en pixels.

4. Pour peu que la qualité technique d’une image soit bonne (à la fois en termes de précision de mise au point et d’absence de flou de bougé), vous pouvez doubler ses dimensions (200 %). En fonction du support papier utilisé, vous pouvez même aller encore plus loin : la surface texturée d’un papier aquarelle tolère un rééchantillonnage encore plus important (jusqu’à 400 %) alors qu’un papier brillant restitue davantage de détails fins et vous limite de ce fait à 200 % environ. La figure suivante montre le rééchantillonage d’une image qui a été saisie avec un iPhone 4 (2 472 × 3 296 pixels), permettant d’obtenir un tirage de 34 × 46 cm à 360 ppp.

5. L’algorithme « Bicubique plus net » intègre une étape d’accentuation ; utilisez-le lorsque vous réduisez les dimensions en pixels d’une image. Si l’algorithme « Bicubique plus lisse » était jusque-là le plus adapté pour les agrandissements, l’option « Conserver les détails (agrandissement) » donne de meilleurs résultats lorsque le taux d’agrandissement est important. En cas de taux d’agrandissement modérés, je vous conseille de choisir l’option Automatique qui sélectionne automatiquement la méthode d’interpolation la plus appropriée en fonction de l’option par défaut sélectionnée dans le menu déroulant « Interpolation de l’image » des Préférences de Photoshop. L’algorithme par défaut est également utilisé pour la transformation d’un calque ou la rotation d’une image. Gardez cependant à l’esprit que l’algorithme « Bicubique plus net » engendre dans certains cas une accentuation excessive lorsque vous rééchantillonnez une grande image pour l’affichage web. Il est donc parfois plus approprié de choisir l’algorithme Bicubique, puis d’accentuer votre image en fonction de vos besoins ou alors de recourir à l’option « Plus net pour Écran » de Camera Raw ou Lightroom.

 

Utilisation des commandes de la boîte de dialogue Taille de l’image de Photoshop CC pour le rééchantillonnage d’une image à 200 % de sa taille initiale : l’option Conserver les détails (agrandissement)…

…choix d’un rééchantillonnage de 200 %…

… et les nouvelles dimensions d’impression suite au rééchantillonnage.

Les options du menu Interpolation de l’image dans les Préférences de Photoshop

 

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La macro à peu de frais (1) : recycler un vieux zoom

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En guise de conclusion

Alors que le Canon EF 28-80 mm f/3, 5-5, 6 est sinon un objectif bon à rien, tout juste suffisant pour servir de presse-papier ou de jouet « Holga »,  il s’avère plutôt satisfaisant, une fois délesté de son premier groupe optique et employé dans son nouveau domaine d’application, celui  de la macrophotographie. Certes, il ne  faut pas s’attendre à des performances frôlant celles, très élevées et homogènes,  d’un objectif macro dédié. Mais il s’agit d’une solution très économique qui fournit des résultats plus convaincants qu’une bonnette pas chère , tout en étant beaucoup plus facile à utiliser qu’un jeu de bagues allonge « économiques ». En attendant de passer à des choses à la fois plus sérieuses et plus onéreuses !

Canon EOS 5D Mark III, EF 28-80 mm f/3,5-5,6 modifié, 1/800 s à f/5,6, 400 ISO et 50 mm ; rapport de reproduction 1 : 1. Flash annulaire Canon MR-14EX.

Sachez que la transformation d’un zoom économique en objectif macro ne fait pas partie des secrets bien gardés. En fouillant un peu sur le Web, vous trouverez de nombreux fils de discussion, articles et tutoriels détaillant la procédure de conversion avec différentes versions du Canon EF 35-80 mm f/4-5, 6. En principe, l’intervention n’est pas réservée aux seules optiques de la marque rouge.  Il  existe sans doute d’autres objectifs pouvant être détournés pour la macro : pour s’y qualifier, il leur suffit d’avoir un groupe avant qui se déplace linéairement pour la mise au point.

Photographier sous l’eau / (1) Choisir le bon matériel

© Guillen/Les secrets de la photo sous-marine

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Choisir son caisson

Aujourd’hui, seul Olympus a fabriqué un boîtier compact étanche utilisable à 10 mètres, mais les résultats n’ont pas été probants. Nous considérons que cette expérience a été un épiphénomène qui n’aura certainement pas de suite. La meilleure solution pour réaliser des prises de vue sous-marines est d’enfermer le boîtier dans un caisson étanche.

  • Vous disposez d’un compact ou d’un bridge et que vous ne faites que 25 ou 30 plongées par an, privilégiez les caissons fabriqués par les constructeurs d’appareils (Nikon, Canon, Olympus, Sony). Leur utilisation est limitée à 40 mètres de profondeur, mais cela est bien suffisant pour la plupart des photographes. Comme ces caissons ne disposent pas de connecteur pour le flash externe, seul le mode de communication sTTL par fibre optique est disponible (nous le détaillerons dans le prochain article).
  • Si vous plongez entre 50 et 70 fois par an, nous vous conseillons plutôt les caissons fabriqués en Lexan par le constructeur américain Ikelite. Leur profondeur d’utilisation est limitée à 60 mètres. Leur prix est un peu plus élevé que les caissons constructeurs, mais ils sont plus résistants et disposent d’un connecteur flash pour relier le boîtier au flash externe à l’aide d’un câble.
  • Si vous plongez plus d’une centaine de fois par an et que votre budget le permet, l’idéal est d’investir dans un caisson fabriqué en métal, comme l’aluminium. De nombreux fabricants proposent ce type de matériel : Aquatica, Seacam, Nauticam, Subal, Sea&Sea. Le choix de la marque dépendra des accessoires que vous souhaitez adapter.
caisson © Guillen

Les caissons sous-marins peuvent sembler imposants et lourds, mais sous l’eau ils sont neutres ou légèrement négatifs.

Choisir son éclairage artificiel

Deux possibilités d’éclairage vous sont proposées pour réaliser des photos sous-marines : le flash et la lumière continue avec lampes LED ou halogènes.

  • Vous êtes débutants et vous souhaitez utiliser votre éclairage pour faire de la vidéo : le système de lampe est idéal pour vous, il est plus facile à positionner sur les sujets.
  • Si vous souhaitez figer le mouvement de sujets très rapides, comme des poissons, nous vous conseillons le flash. Cette solution est plus complexe à mettre en place car elle nécessite d’établir une communication avec le boîtier (ce qui n’est pas nécessaire avec une lampe). De plus, le positionnement est délicat.

L’utilisation d’un flash demande un long temps d’apprentissage pour le placement et la bonne gestion de l’exposition, mais les résultats sont spectaculaires. Le modelé des sujets est bien meilleur. De fait, tous les professionnels utilisent des flashs sous-marins, quelles que soient les conditions de prise de vue.

Gobie © Guillen

La photographie de ce gobie sur un corail fouet a nécessité l’utilisation d’un flash.

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Quelques accessoires indispensables

Pour fixer l’éclairage sur le caisson, le photographe utilise un bras. La solution la plus facile à mettre en place et la moins onéreuse consiste à utiliser des crépidules : ce sont des petits éléments en plastique qui se superposent les uns sur les autres. Le bras est alors constitué d’un seul brin que le photographe peut manipuler sous l’eau pour éclairer correctement son sujet. C’est une solution simple, qui satisfait la plupart du temps les photographes débutants.

Pour les plus exigeants, nous conseillons des bras de flash composés de 3 brins ; ils permettent un placement de l’éclairage beaucoup plus fin. Les 3 brins sont articulés autour de rotules. Le prix d’achat est bien sûr plus élevé qu’avec les crépidules. La meilleure marque pour les bras de flash est sans nul doute Ultra Light Control.

Si vous plongez avec un compact ou un bridge, seul le complément grand-angle vous sera nécessaire comme accessoire optique. Si vous souhaitez investir dans un reflex, vous devrez vous équiper d’un dôme pour pouvoir utiliser des objectifs grands-angles, et d’un hublot pour les objectifs gros plan. En fonction de la longueur de vos objectifs, il vous faudra ajouter ou non une bague d’extension entre le dôme/hublot plan et le caisson.

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En conclusion

La photographie sous-marine est exigeante, et réclame un matériel spécialement adapté au monde marin. Tous les types de boîtiers, du compact au reflex, sont utilisables, les reflex étant adaptés à toutes les situations alors que les compacts sont moins performants pour les photographies d’ambiance. Mais quel que soit le matériel, il est toujours possible de créer de grandes photos à condition de respecter ce conseil que nous donnons aux photographes que nous formons : restez toujours dans les limites d’utilisation de votre boîtier !

Notre prochain article portera sur la prise de vue et sur les comportements à adopter sous l’eau pour réussir ses images.

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Amar et Isabelle Guillen viennent de publier Les secrets de la photo sous-marine aux éditions Eyrolles. ISBN 978-2-212-13904-4, quadri, 280 pages, 28 €.

Au sommaire :

Les bases de la photo sous-marine : éthique de la photo sous-marine, spécificités du milieu, maîtrise de l’exposition, réglages des boîtiers, contrôle des images

S’équiper pour la photo sous-marine : choisir son boîtier, ses objectifs, son caisson, ses autres accessoires (filtres, flashs, dôme, bonnette…)

Photographier sous l’eau : préparer un voyage, planifier une plongée, transporter et entretenir le matériel, photographier en lumière artificielle, en lumière naturelle, mi-air mi-eau

Créer de belles photos sous-marines : placer la lumière, jouer avec les reflets, les rais de lumière, les courbes, les perspectives… Portraits de poissons, photo d’ambiance, de nuit, de biologie, d’écologie, de sujets en mouvement, de grands animaux, de flore et de faune fixes, de plongeurs, d’épaves. Spécificités de la photo en eau sombre, en eau grise et verte, en eau bleue

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Camera Raw et DNG Converter 8.4 : sortie des versions finales

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2. L’outil « Retouche des yeux rouges » (E) arbore une nouvelle option « Yeux d’animaux », permettant de corriger les effets néfastes de l’utilisation d’un flash intégré dans des photos d’animaux. L’option « Ajouter un reflet lumineux » permet d’ajouter de petites surbrillances.

3. L’ajout d’un menu contextuel dans le panneau Histogramme. Celui-ci permet d’activer  les valeurs de couleur en mode  Lab (et ce même, lorsqu’un autre espace couleur a été défini dans la boite de dialogue « Options du flux de production »..) et d’afficher ou masquer les témoins d’écrêtage (sur-et sous-exposition, saturation excessive).

4. L’ajout des boutons « Tout sélectionner « et « Ne rien sélectionner » dans les boites de dialogue « Synchroniser », « Enregistrer les paramètres », « Nouveau paramètre prédéfini » (Camera Raw) et « Coller les paramètres Camera Raw « (Bridge CC).

5. Désormais, le raccourci X permet de changer entre les orientations verticale et horizontale lorsque vous utilisez les outils Recadrage ou Redressement.

6. Lorsque Camera Raw applique automatiquement des corrections optiques en se basant sur les métadonnées du fichier RAW (opcodes), le logiciel  le signale au sein de l’onglet « Profil  » du panneau « Corrections de l’objectif ».

7. L’option « Réinitialiser les paramètres de correction locale » offre une manière rapide de remettre à zéro les réglages des outils « Filtre gradué », « Filtre radial » et « Pinceau de retouche ». Pour  accéder au menu contextuel de l’outil et l’option en question, effectuez un clic droit sur un marqueur de correction locale.

8. L’option « Remplir l’image », accessible à partir du menu contextuel de l’outil « Filtre radial » (effectuez un clic droit sur le marqueur ou à l’intérieur du masque pour le révéler) adapte les dimensions du masque en fonction de celles de l’image.

Pour installer Camera Raw 8.4, passez par l’option « Mises à jour » du menu Aide de Photoshop CS6 ou CC. Pour installer l’utilitaire DNG Converter, suivez les liens ci-dessous :

DNG Converter 8.4 pour Mac OS

DNG Converter 8.4 pour Windows

 

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !