Questions Photo

Objectifs : dix mythes qui ont la vie dure

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Un objectif pour appareil hybride est plus petit que son alter ego pour appareil réflex

Les fabricants d’appareils hybrides n’ont de cesse de répéter que les objectifs dédiés sont à la fois plus petits et plus légers que ceux des appareils réflex numériques. En fait, l’absence du miroir réduit le tirage mécanique de façon importante et permet de construire des objectifs télécentriques et parfois plus compacts. Cependant, les dimensions d’un objectif dépendent d’un certain nombre de facteurs parmi lesquels les plus importants sont la focale et la luminosité maximale. De même, l’intégration d’un stabilisateur d’image, d’un moteur de mise au point et d’une interface de communication entre l’objectif et le boitier influent également sur le gabarit d’un objectif, relativisant quelque peu les différences en termes de dimensions et de poids. Ainsi, les objectifs Sony Vario-Tessar 16-35 mm f/4, 24-70 mm f/4 et 70-200 f/4 sont tout aussi encombrants que leurs alter ego chez Canon alors que leur poids plus réduit leur donne un certain avantage. Pour obtenir des objectifs à la fois plus petits et plus légers, il faut investir dans un système à capteur plus petit : les boitiers hybrides au format APS-C (Canon, Fujifilm, Samsung, Sony), Micro 4/3 (Olympus, Panasonic) et CX (Nikon) se contentent tous d’objectifs plus faciles à transporter.

Bien que conçu pour un appareil hybride, l’objectif Sony 24-70 mm f/4 est même un peu plus long que son alter ego chez Canon, l’EF 24 -70 mm f/4.

Un capteur aux dimensions plus petites permet de construire des objectifs plus compacts : malgré sa grande ouverture, le Panasonic 12-35 mm f/2,8 ne mesure que 74 mm en longueur.

Un téléobjectif est aussi long que sa focale

De manière générale, l’augmentation de la focale d’un objectif entraine également une augmentation de sa longueur physique. On pourrait donc penser qu’il existe une corrélation directe entre les deux variables. Heureusement, la longueur d’un téléobjectif de 200 mm n’est pas égale à 20 cm ! Contrairement à un objectif à longue focale (qui nécessite un tirage équivalent à la focale), un téléobjectif intègre une ou plusieurs lentilles divergentes qui permettent de déplacer le plan principal vers l’avant de l’objectif et donc d’en modifier le tirage pour une contraction plus compacte. Un véritable téléobjectif est donc toujours plus court que sa focale. Pour ne citer qu’un seul exemple, le nouveau Nikon AF-S NIKKOR 300mm f/4E PF ED VR ne mesure plus que 14, 8 cm et ce, pour une focale deux fois plus grande ! Un objectif « traditionnel » tel que le Samyang  400 mm f/6, 3 à présélection est en revanche presque aussi long que sa focale.

Grâce à sa formule optique d’objectif télé et sa lentille fresnel, le Nikon AF-S Nikkor 300 mm f/4E PF ED VR bénéficie d’une longueur physique qui est moitié moins importante que sa longueur focale.

Pour une qualité d’image optimale, un Canoniste doit obligatoirement investir dans un objectif de série L

Dans les années 1970, les ingénieurs et spécialistes marketing du fabricant japonais Canon ont réussi un exploit, celui de transformer des objectifs « L » en objets de désir pour photographes amateurs éclairés. Abandonnant les sigles « AL » (Aspheric Lens)  et « FL » (Fluorite Lens) au profit de l’appellation commune « L » (Luxury), le fabricant a regroupé les objectifs les plus performants (et plus onéreux) au sein d’une nouvelle gamme promettant aux photographes des images d’une netteté exceptionnelle. Si la réputation des objectifs « L » est largement méritée, de nombreux photographes sont devenus de véritables « junkies » lorsqu’il s’agit d’investir dans un nouvel objectif, tel est  l’attrait du liseré rouge. Pour ne pas investir plus d’argent qu’il n’en faut, je vous conseille de ne pas céder au chimères de la série L sans avoir étudié au préalable vos besoins réels en matière d’optique. Il ne faut pas  prendre les autres objectifs des gammes EF et EF-S pour des culs de bouteille. Sous condition de ne pas avoir besoin d’une optique aux caractéristiques exceptionnelles, la marque propose de nombreux modèles un peu moins prestigieux mais offrant tout de même des performances optiques dignes d’un « L ». Au final, rien n’est plus frustrant que de trimballer un objectif onéreux, lourd et encombrant lors qu’on préfère voyager léger !

Un objectif « numérique » permet d’obtenir une meilleure qualité d’image qu’un objectif « argentique »

En même temps que les premiers appareils à capteur APS-C sont apparues les premières optiques numériques, spécialement conçues pour rendre justice à la résolution et à la dimension des capteurs. Si la plupart des objectifs en question offrent des performances optiques convenables et des traitements antireflets plus poussés pour réduire le flare et les rayons parasites jouant au ping-pong entre la lentille arrière et le verre de protection du capteur, les objectifs « argentiques », plus anciens, ne sont pas pour autant inutilisables avec un appareil numérique. Bien au contraire puisque certains de ces « vieux cailloux » offrent encore une excellente qualité d’image, et ce, même avec des capteurs à forte densité de photosites. Les utilisateurs d’appareils reflex ou hybrides au format 24 x 36 peuvent donc continuer à utiliser leurs anciens objectifs argentiques, pour peu que ces derniers continuent à leur donner entière satisfaction.

Un objectif Zeiss ou Leica offre toujours une meilleure qualité d’image

Jusqu’aux années 1960, l’optique allemande restait incontestée dans l’univers photo. Mais depuis la découverte des objectifs Nikkor par des reporters de guerre américains et la généralisation de la conception optique assistée par ordinateur, l’optique japonaise a largement rattrapée son retard. Si les noms « Zeiss » et « Leica » évoquent toujours l’excellence, à la fois en termes de qualité optique et mécanique, nombre de ces objectifs sont aujourd’hui conçus et/ou fabriqués au Japon par des  opticiens à la réputation beaucoup moins flatteuse. Que ce soit Canon, Leica, Nikon, Pentax, Sigma, Sony, Tamron ou Zeiss, chaque fabricant « cuisine » avec les mêmes ingrédients (surfaces asphériques, verres à dispersion anomale, etc.),  l’exception allemande n’existe donc pas ! Que certains objectifs teutons réalisent des performances inégalées s’explique aussi par leur imposant cahier des charges qui impose un prix de vente « kolossal » pour un produit au potentiel photographique souvent assez limité…

Si l’Apo Distagon 55 mm f/1,4 Otus offre des performances optiques encore inégalées…

…les prestations du Planar 50 mm f/1,4 sont bien plus modestes.

 

 

 

 

 

 

Quels objectifs pour le Canon EOS 7D Mark II ?

Le Canon 7D Mark II avec un zoom de base 18-135 mm.

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Macro et petit télé… un long fleuve tranquille

Il est rare que les courtes focales lumineuses pour 24 × 36 comme les 85 et 135 mm connaissent des défaillances sur les petits capteurs, la preuve est encore faite par les essais conduits sur des objectifs de légende, comme le 85 mm f/1,2 ou le 135 mm f/2, montés sur le 7D Mark II. Les objectifs macro de 60 mm (EF-S) ou 100 mm (EF) méritent pareillement des notes très élevées pour la qualité optique. C’est au moins un domaine où les prix et les caractéristiques sont assez homogènes et où se posent beaucoup moins de problèmes de rapport qualité/prix : ils sont toujours très bons, a fortiori pour un objectif comme le classique 85 mm f/1,8 dont le prix public ne dépasse pas 378 € !

Le Canon 60 mm f/2,8 Macro EF-S peut servir aussi bien en photo rapprochée qu’en portrait, mais il est incompatible avec les 24 × 36.

 

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En conclusion

Loin d’être un casse-tête, le choix des objectifs destinés à un 7D Mark II peut donc faire l’objet d’une sélection rationnelle selon ses sujets de prédilection, que l’on utilise les deux formats de capteur Canon ou seulement le petit capteur ; on trouvera des offres de qualité pour tous les budgets.

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Retrouvez l’ebook Le Canon EOS 7D Mark II, de Jean-Marie Sepulchre et Benjamin Favier, sur la librairie numérique des éditions Eyrolles, Izibook (190 pages, 14,99 €).

Au sommaire :

Chapitre 1 – Le 7D Mark II : 80 ans de savoir-faire

Naissance d’une grande marque ● Le système EOS ● Le leadership en numérique (le problème des formats de capteur, compatibilités et incompatibilités, des accessoires universels)

Chapitre 2 – Construction et ergonomie du 7D Mark II

Technologie et particularités (viseur et système autofocus, enregistrement des images, vidéo, système de flashs…) ● Prise en main et ergonomie

Chapitre 3 – Réglages de base conseillés pour le 7D Mark II

Réglages de qualité d’image (choix du format de fichier, espace couleur, balance des blancs, contrôle de la luminosité, réglages de l’objectif, Styles d’images, HDR et expositions multiples…) ● Réglages de prises de vue (modes d’exposition, mesure de la lumière, autofocus…) ● Live view et vidéo

Chapitre 4 – Le post-traitement des fichiers

Traitements dans le boîtier (comparaison, protection et notation, conversion des fichiers RAW, redimensionnement des JPEG) ● Post-traitement des fichiers RAW (DPP, logiciels tiers) ● Montage des vidéos

Chapitre 5 – Performances et essais du 7D Mark II

Les performances du capteur ● La qualité des fichiers en hauts ISO ● Les mesures de piqué des objectifs ● Les défauts optiques (le vignetage et sa correction, les aberrations chromatiques, la distorsion…)

Chapitre 6 – La gamme d’objectifs pour le 7D Mark II

Un large choix d’objectifs Canon (les objectifs de base EF-S, les zooms expert EF, les zooms pro EF et les fixes longue focale…) ● De vastes possibilités en marques compatibles ● Améliorer la pratique (mise au point, maîtrise du stabilisateur)

Chapitre 7 – Tests de 26 zooms

Sigma 8-16 mm f/4-5,6 DC HSM

Canon EF-S 10-18 mm f/4,5-5,6 IS STM

Canon EF-S 10-22 mm f/3,5-4,5 USM

Tokina 11-16 mm f/2,8 ATX Pro DX II

Canon EF 11-24 mm f/4 L USM

Canon EF-S 15-85 mm f/3,5-5,6 IS USM

Canon EF 16-35 mm f/4 L IS USM

Tamron 16-300 mm f/3,5-6,3 Di II VC PZD Macro

Tamron 17-50 mm f/2,8 SP AF XR Di II VC LD

Canon EF-S 17-55 mm f/2,8 IS USM

Sigma 17-70 mm f/2,8-4 DC Macro OS HSM Contemporary

Sigma 18-35 mm f/1,8 DC HSM Art

Canon EF-S 18-55 mm f/3,-5,6 IS STM

Canon EF-S 18-135 mm f/3,5-5,6 IS STM

Canon EF-S 18-200 mm f/3,5-5,6 IS

Canon EF 24-70 mm f/4 L IS USM

Canon EF 24-105 mm f/3,5-5,6 IS STM

Canon EF 24-105 mm f/4 L IS USM

Canon EF-S 55-250 mm f/4-5,6 IS STM

Canon EF 70-200 mm f/4 L IS USM

Canon EF 70-200 mm f/2,8 L IS USM

Canon EF 70-300 mm f/4-5,6 L IS USM

Canon EF 100-400 mm f/4,5-5,6 L IS II USM

Sigma 150-600 mm f/5-6,3 DG OS HSM Contemporary

Tamron 150-600 mm f/5-6,3 Di VC USD

Canon EF 200-400 mm f/4 L IS USM Extender 1,4×

Chapitre 8 – Tests de 18 focales fixes

 Canon TS-E 24 mm f/3,5 L II

Canon EF-S 24 mm f/2,8 STM

Sigma 24 mm f/1,4 DG HSM Art

Sigma 30 mm f/1,4 DC HSM Art

Sigma 35 mm f/1,4 DG HSM Art

Canon EF-S 40 mm f/2,8 STM

Canon EF 50 mm f/1,8 II

Canon EF 50 mm f/1,4 USM

Canon EF 50 mm f/1,2 L USM

Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM Art

Canon EF-S 60 mm f/2,8 Macro USM

Canon EF 85 mm f/1,8 USM

Canon EF 85 mm f/1,2 L USM

Canon EF 100 mm f/2,8 L Macro IS USM

Canon EF 135 mm f/2 L USM

Canon EF 300 mm f/4 L IS USM

Canon EF 300 mm f/2,8 L IS USM

Canon EF 400 mm f/4 DO IS II USM

 

Photographier le printemps : cinq conseils pour réussir vos photos de paysage

Obereggen/Allemagne. N'hésitez pas à diriger votre objectif en direction du soleil pour des compositions dynamiques.

Compression des plans

Le plus souvent, on utilise une focale grand-angle pour mettre en évidence la profondeur d’un paysage. Mais parfois, la compression des plans telle qu’elle est obtenue avec un téléobjectif est encore plus intéressante.

Badberg, Oberbergen/Allemagne. L’effet de succession des plans et le contraste entre les arbres illuminés et les ombres aident à créer une composition dynamique. Canon EOS 600D, Canon TS-E 45 mm f/2,8, 1/50 s à f/14 et 400 ISO.

Ehrenkirchen/Allemagne. Attiré par les différentes nuances de vert dans cette forêt mixte, j’ai utilisé un téléobjectif afin de créer une composition plus serrée. La compression des plans renforce le graphisme de cette photo, tout comme la lumière indirecte et diffuse d’un jour maussade. Canon EOS 5D Mark II, Canon EF 100 mm f/2,8 L Macro IS USM, 1/50 s à f/11 et 100 ISO.

Lightroom CC/ 6 : mise à jour majeure

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Module Bibliothèque

La reconnaissance des visages est sans doute la plus grande nouveauté du module Bibliothèque. Notez que cet outil, ou plutôt l’analyse préalable nécessaire pour son fonctionnement, n’est pas particulièrement rapide. Il est préférable d’indexer les images dossier par dossier au lieu de procéder à l’analyse de votre catalogue entier qui sera alors très longue si votre photothèque comporte plusieurs milliers d’images.

Mode d’affichage Personnes

Le mode d’affichage Personnes est accessible depuis le menu Affichage ou directement via le bouton idoine dans la barre d’outils du module Bibliothèque. Il affiche toutes les visages qui ont déjà répertoriés lors d’une séance précédente, les personnes identifiées s’affichant en haut (Personnes nommées) et les personnes non identifiées en bas (Personnes anonymes). L’algorithme est très performant, mais parfois il faut l’aider un peu (les bonnets et les lunettes de soleil le perturbent)  et certaines images sont répertoriées alors qu’elles ne comportent no des images ni des êtres humains.

  • Utilisez le glisser-déposer pour déplacez une ou plusieurs images sélectionnées entre les panneaux Personnes nommées et Personnes anonymes.
  • Après avoir identifiée la personne sur une image, celle-ci est automatiquement déplacée dans le panneau Personnes nommées.
  • Par défaut, les piles et les images sont classées par le nom de la personne.
  • Il est possible de nommer plusieurs images en même temps.
  • En tapant le nom d’une personne, Lightroom complète automatiquement le texte en se basant uniquement sur des noms de personnes.
  • En double-cliquant sur une image, celle-ci s’ouvre en mode d’affichage Loupe (E).
  • Lorsqu’une image est nommée, le nom s’inscrit automatiquement dans les mots-clés de l’image.
  • A l’exportation d’une image, l’option Supprimer les informations de personne permet de supprimer le mot-clé avec le nom de la personne.
  • Lorsque Lightroom ne parvient pas à identifier une personne, il est possible de la nommer manuellement en dessinant un cadre autour du visage (mode Loupe uniquement).

Ajouter à la collection

A l’importation, il est désormais possible d’importer des images au sein d’une collection.

Peinture de mots-clés

En appuyant sur la touche Maj tout en sélectionnant l’outil Peinture depuis la barre d’outils, il est possible d’attribuer des mots-clés en puisant directement dans vos jeux de mots-clé.

Réinitialisation des préférences

Vous pouvez réinitialiser les préférences de Lightroom CC en appuyant simultanément sur les touches Alt/Option +Maj lors du lancement du logiciel.

Aperçus de taille Auto

L’option Auto permet d’adapter la taille des aperçus à la résolution d’affichage (jusqu’à 2880 pixels).

Autres améliorations

  • Dans la boite de dialogue Exporter, vous pouvez spécifiez un pourcentage pour le redimensionnement des images.
  • L’onglet Métadonnées du panneau Filtre propose de nouvelles options de filtrage Marqueur et Note.
  • La conversion au format DNG lors de l’image se déroule désormais à l’arrière-plan.
  • L’importation est plus rapide sur Mac.
  • Le chargement des aperçus suite à une importation d’images a été accélérée.
  • L’exportation est plus rapide et il est possible de gérer trois opérations simultanées.
  • Le déplacement de photos entre deux dossiers est plus rapide que dans Lightroom 5.

Centre d’activité

Après avoir cliqué sur la plaque d’identité, Lightroom CC  affiche l’état d’un certain nombre d’opérations qui se déroulent à l’arrière-plan :

  •  La fonction Synchroniser avec Lightroom mobile synchronise le contenu de vos collections partagées dans Lightroom CC avec celui des collections dans Lightroom mobile. Cela consiste d’une part à envoyer de nouvelles photos via Lightroom web et à en récupérer à partir d’une installation de Lightroom mobile.
  •  La fonction Recherche d’adresses parcourt le catalogue à la recherche de nouvelles métadonnées GPS.
  •  Détection des visages parcourt le catalogue à la recherche de nouvelles images. Notez que l’indexation initiale est à la fois très chronophage et gourmande en ressources, et notamment lorsque votre catalogue comporte de plusieurs milliers d’images. Pensez donc à désactiver cette fonction une fois votre catalogue analysé et réactivez-la uniquement pour indexer de nouvelles photos.

En effectuant un clic droit sur la plaque d’identité, vous pouvez visualiser les processus en cours d’exécution et il est également possible de choisir ceux affichés au sein du centre d’activité.

Samyang 50 mm f/1.4 : un nouveau standard ?

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Conception optique

Alors que l’Otus 55 mm f/1, 4 et l’Art 50 mm f/1, 4 arborent d’une formule rétrofocus, habituellement réservée aux objectifs grand-angles, le Samyang 50 mm f/1, 4 possède une formule plus classique, de type Planar. Toutefois, celle-ci est assez ambitieuse puisqu’elle se compose de pas moins de neuf éléments, répartis en 6 groupes optiques. Pour lutter contre les aberrations sphériques et chromatiques, l’optique incorpore deux éléments à surface asphérique, dont un élément hybride. Le diaphragme comporte pas moins de huit lamelles pour une forme régulière et quasi circulaire aux ouvertures les plus grandes. Si les lentilles bénéficient d’un traitement antireflet de type multicouche (UMC), la lentille frontale n’est pas particulièrement protégée contre des salissures et projections d’eau.

Dans la pratique

Le Samyang 50 mm f/1, 4 n’est pas vraiment taillé pour la photo d’action. Bien au contraire, puisque la mise au point et le réglage du diaphragme à l’ouverture  maximale, puis à l’ouverture de travail, nécessitent un peu de temps, réservant l’objectif  à des domaines de prise de vue plus calmes (paysage, architecture et portrait). Pour obtenir une mise au point précise, et notamment à pleine ouverture, je vous conseille d’utiliser un verre de visée dédiée ou, avec des sujets immobiles, le mode Live View.

Hohneck/Vosges. Canon EOS 5D Mark III, Samyang 50 mm T 1,5 AS UMC, f/11, 1/40s à 100 ISO (trépied, mise au point en mode Live View). L’utilisation des commandes reste aisée avec des gants.

Sur l’objectif testé, l’utilisation du diaphragme n’a pas vraiment été aisée :  d’une part, l’absence de crantage rend le réglage délicat sans retour visuel ; d’autre part, celui-ci nécessite de basculer l’appareil, les inscriptions sur la bague de diaphragme étant situées  sur le côté. Bref, pour exploiter tout le potentiel du Samyang 50 mm f/1, 4, il faut avoir accumulé quelques expériences dans la manipulation d’objectifs manuels. Sinon, l’expérience se transforme rapidement en un véritable cauchemar.

Ombres et couleurs, Murbach/Alsace. En faible luminosité, l’utilisation du mode Live View devient incontournable, notamment à pleine ouverture. Canon EOS 5D Mark III, Samyang 50 mm T 1,5 AS UMC, f/2,8, 1/30 et 0,6 s à 100 ISO. (Prise de vue sur trépied, mode Live View et fusion de deux expositions dans Photoshop)

La numérisation sans scanner : prise de vue (seconde partie)

Reportage de mode pour le magazine "New Woman", Taipei, Taïwan. Photo prise avec un Canon T90 et un objectif FD 85 mm f/1,8 sur du film Orwopan 400. Numérisation avec un Canon 5D Mark II, soufflet macro et objectif d'agrandisseur Nikon Nikkor EL 80mm f/5,6.

Fusionner plusieurs images

La résolution optique d’un capteur est limitée par le nombre des photosites du capteur de l’appareil photo utilisé pour la numérisation. Si l’on ne tient pas compte des marges noires autour des diapos et négatives, un capteur de 22 mégapixels (par exemple celui du Canon 5D Mark II) rivalise avec un Nikon Coolscan 5000 ou 9000 ED (4000 pixels par pouce ou 4000/25,4 pixels par millimètre) lorsqu’il est utilisé pour numériser une diapo ou un négatif au format 24 x 36, les proportions du capteur étant équivalentes à celles du film. Cependant, le ratio largeur/hauteur des films moyen format et grand format est plus éloigné de celui des capteurs (hormis celui du format 4,5 x 6 cm qui correspond aux proportions d’un capteur FourThirds…). Pour obtenir des tirages plus grands et pour restituer tous les détails de vos images, vous pouvez emprunter des techniques utilisées pour l’assemblage panoramique.

  • Au préalable, faites des essais avec votre équipement pour calculer le nombre d’images nécessaires ainsi que les dimensions de l’image finale. Le nombre d’images à fusionner dépend non seulement de la puissance de calcul de votre ordinateur et des dimensions souhaitées, mais également du contenu de l’image. Une image avec de vastes zones uniformes sera difficile, voire impossible, à numériser en plusieurs parties, car, faute de repères, le logiciel de fusion ne parviendra pas à combiner les images.
  • Prévoyez un chevauchement d’au moins 20 à 30% entre les vues pour faciliter l’assemblage.
  • Utilisez un dispositif de numérisation très stable et assurez-vous que le plan du capteur est rigoureusement parallèle au plan de l’original à numériser. Un niveau à bulle à deux ou trois axes, posé sur le porte-film, puis sur l’afficheur arrière de l’appareil, permettra de vérifier le parallélisme des deux éléments.
  • Pour garantir la planéité du film à dupliquer, positionnez celui-ci dans le porte-film d’un agrandisseur ou d’un scanner.
  • Fermez le diaphragme de l’objectif à une ouverture intermédiaire (f/8 ou f/11) pour maximiser le piqué et la profondeur de champ et réduire le vignetage.Évitez de fermer le diaphragme au-delà de f/11 pour ne pas laisser la diffraction compromettre la qualité d’image.
  • Utilisez le mode manuel pour que chaque image de la série soit exposée de façon identique.
  • Ne touchez pas à l’appareil. Employez de préférence le mode Miroir relevé de votre appareil ainsi qu’un déclencheur souple pour éviter des vibrations pouvant réduire la netteté de vos « scans ».
  • Repositionnez le porte-film entre les vues. Le mode LiveView vous aidera à obtenir un cadrage précis.

Numérisation d’un négatif noir et blanc au format 24 x 36 : la fusion de 3 images a permis d’obtenir un fichier final de 5406 x 8083 pixels, autorisant un tirage de 46 x 68 cm (300 ppp) ou 69 x 103 cm (200 ppp).

Numérisation d’une diapo au format 24 x 36 : la fusion de 4 images a permis d’obtenir un fichier final de 7262 x 4754 pixels, autorisant un tirage de 40 x 61 cm (300 ppp) ou 60 x 92 cm (200 ppp).

Numérisation d’un négatif noir et blanc au format 4,5 x 6 cm : l’assemblage d’une série de 8 images a permis d’obtenir un fichier final de 6640 x 8996 pixels, autorisant un tirage de 56 x 76 cm (300 ppp) ou 84 x 114 cm (200 ppp).

VisionLOG : un adoucissant pour Camera Raw et Lightroom

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Correction

J’avoue que je ne suis pas un fan de corrections automatiques et de jeux de paramètres prédéfinis, car je considère que l’automatisation favorise la paresse intellectuelle tout en inhibant l’expression artistique. Toutefois, la correction automatique des tonalités (bouton Auto dans Camera Raw ou Lightroom) aide ici à évaluer le potentiel de l’image. Les curseurs Noirs et Blancs ne sont alors que partiellement opérationnels : leur plage de correction étant subordonnée à la courbe des tonalités, les curseurs en question ne permettent pas de pousser les pixels foncés et clairs aux extrémités gauche (point noir) et droite (point blanc) de l’histogramme. Pour ce faire, il faut passer à la courbe des tonalités qui présente un mode opératoire plus « classique », indépendant du contenu de l’image.

La correction automatique permet d’évaluer les détails dans les tons moyens et tons foncés. Rappelons que les réglages du processus 2012 s’adaptent au contenu de l’image à corriger, leur plage de correction et comportement étant tributaires des tonalités de celle-ci et de la courbe des tonalités employée. Avec une courbe logarithmique, leur latitude de correction est réduite, nécessitant de recourir aux outils du panneau Courbe des tonalités.

Pour définir le point d’écrêtage des tons foncés, il convient de déplacer l’extrémité inférieure gauche de la courbe des points à droite ; pour définir celui des hautes lumières, il suffit de pousser l’extrémité supérieure droite du tracé à gauche. Les autres corrections s’effectuent comme d’habitude, avec toutefois une amplitude d’ajustement plus importante pour les curseurs Contraste, Tons clairs et Tons foncés.

Les réglages utilisés pour parvenir à l’image monochrome affichée ci-dessous.

 

L’image de départ (à gauche) côte à côte avec l’image finale (à droite) : en dépit du manque de contraste initial il est aisé d’obtenir une image à la fois dynamique et équilibrée.

Extraits à 200 % de l’image ci-dessus, correspondant à deux approches de développement différentes : profil Adobe Standard et courbe « linéaire » (à gauche), profil VisionLOG et courbe logarithmique (à droite). L’utilisation du profil VisionLOG procure une meilleure qualité d’image : la  postérisation dans les dégradés est absente et la texture de l’image un peu plus lisse.

La numérisation sans scanner : prérequis et matériel (première partie)

Dorci, Tanshui River, Taipeh, Taïwan, 1993. L'image à été saisie avec un Canon T90 et un objectif Tamron SP 80-200 mm f/2,8 sur Agfacolor Ultra 100. Numérisation avec un Canon EOS 5D Mark II, un soufflet macro et un objectif d'agrandisseur Nikon EL Nikkor 50 mm f/5,6. Le fichier final, obtenu en fusionnant 5 images, mesure 53444 x 8226 pixel et permet un tirage aux dimensions de 45,3 x 69,6 cm à 300 ppp !

Plage de densité

Hormis la résolution physique, la plage de densité d’un scanner ou la plage dynamique d’un appareil photo est un critère de qualité très important. Lorsque la lumière rencontre une surface, une partie est réfléchie et une autre absorbée, en fonction du matériel, de la luminance et de la couleur de la surface. Le ratio entre la lumière réfléchie et la lumière absorbée est exprimé par l’opacité  : un film parfaitement transparent posséderait une opacité de 1 (100% de la lumière traversent le film) alors qu’avec une une opacité égale à 2 seulement 50 % de la lumière est absorbé. En théorie, la valeur d’opacité peut être infinie pour des matières très sombres et denses. Pour quantifier la transmission de lumière, on utilise souvent la densité optique. Celle-ci correspond au logarithme base 10 de l’opacité  : une opacité de 1 correspond alors à une densité de 0 et une opacité de 2 à une densité de 0,3. La densité minimale (Dmin) d’une diapositive se situe à 0,3 et sa densité maximale (DMax) à 2,7, ce qui correspond à une plage de densité (D = Dmax-Dmin) égale à  2,4 ; la plage de densité des négatifs est proche de 3,6 et celle des documents opaques se situe à 1,5. Rapportée à la plage dynamique, cela correspond à des valeurs de 8 (diapositive), 12 (négatif) ou 5 IL (document opaque).

Nouveau-né, Antony, 2000. Contax 645 et Zeiss Makro-Planar 120 mm f/4 sur Ilford Delta 400 Pro. Sous condition d’avoir bien exposé et développé le film (gare à la sous-exposition et/ou le sous-développement), la numérisation reproduit toutes les nuances de l’original. Numérisation avec un Canon EOS 5D Mark II (8 images), soufflet macro et Nikon EL-Nikkor 80 mm f/5,6, l’ensemble étant fixé sur un statif de reproduction.

Extrait à100 % (Cliquez pour agrandir). Le piqué, les tonalités et la texture du grain sont irréprochables !

Certains scanners à plat peinent à reproduire toutes les tonalités d’un négatif noir et blanc, leur plage de densité étant souvent surévaluée par le fabricant.  En revanche,  les appareils reflex et hybrides numériques actuels y parviennent aisément, sous condition de travailler au format RAW et de numériser des images bien exposées. Dans les cas les plus espérées, vous pouvez recourir aux outils de récupération de tonalités de votre logiciel de développement RAW  ou de saisir deux versions de votre original, respectivement optimisées pour les hautes lumières et les tons foncés, puis fusionnées pour augmenter la plage dynamique de façon « traditionnelle » (fusion d’expositions) ou »moderne » (fusion HDR, suivie de tone mapping).

L’objectif standard revisité (troisième partie)

50mm-10

Leitz Summicron-R 50 mm f/2

Considéré comme un des meilleurs objectifs standards jamais construits, le Leitz Summicron-R 50 mm f/2 était commercialisé, entre 1963 et 2009, en deux versions principales : la première, légèrement moins performante, arbore six éléments en cinq groupes alors que la seconde possède six éléments en quatre groupes. Il s’agit là encore d’une formule optique « classique » de type Planar qui est très proche, dans la seconde version, de celle utilisée par Nikon pour le Nikkor 50 mm f/2. Le Summicron-R 50 mm f/2, dont j’ai testé un exemplaire produit en 1981 au Canada, bénéficie d’une réalisation somptueuse, avec des bagues de commande parfaitement amorties. La bague de diaphragmes est crantée par demi-valeurs entre f/2 et f/16 et la bague de mise au point permet un ajustement très précis entre la distance minimale (0,5 m) et l’infini. L’objectif intègre un pare-soleil rétractable qui le protège de manière assez efficace contre les lumières parasites, en concert avec le traitement multicouche.

Caractéristiques techniques

  • Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/16
  • Construction optique : 6 éléments en 4 groupes
  • Angle de champ : 46 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.5 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 55 mm
  • Diamètre x longueur : 66,5 mm x 41 mm
  • Poids : 290 g

Asahi Pentax Takumar Super-Multi-Coated 50 mm f/1,4

Le Takumar 50 mm f/1, 4 a été produit en quatre versions, les deux premières avec un traitement antireflet monocouche (Super Takumar) et les deux suivantes avec un traitement à sept couches (Super-Multi-Coated Takumar et SMC Takumar). Si le premier Super-Takumar, plus rare, intègre 8 éléments en six groupes, le second ainsi que les versions multicouches n’incorporent plus que sept éléments, disposés en 6 groupes. Il semble que toutes les versions incorporent  un élément en oxyde de thorium, légèrement radioactif, qui provoque un jaunissement des lentilles auquel il est possible de remédier par un traitement aux rayons UV. L’exemplaire testé, un Super-Multi-Coated Takumar 1 : 1,4/50, présente une coloration assez importante qui produit des images avec une dominante chaude, proche de celle que produit un filtre de la série Wratten 81. Plutôt compact, avec un diamètre de filtre de seulement 49 mm, il est remarquablement bien fini, grâce à des barillets épais et entièrement métalliques. La bague de diaphragme autorise des réglages par valeurs entières entre 1, 4 et 2, puis entre 11 et 16, et par demi-valeurs entre 2 et 11. Un commutateur permet de passer entre les modes Auto et Manuel, le dernier étant essentiel pour modifier les ouvertures sur un boîtier moderne.

  • Caractéristiques techniques
  • Focale : 50 mm (équivalent 75 ou 80 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/1,4 et f/16
  • Construction optique : 7 éléments en 6 groupes
  • Angle de champ : 46 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.45 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 49 mm
  • Diamètre x longueur : 61.5 x 43 mm
  • Poids : 250 g

L’objectif standard revisité (seconde partie)

Léger et compact, le 50 mm f/1,8 est un excellent objectif standard. Canon EOS 5D Mark III, EF 50 mm f/1,8, 1/320 s à f/5,6 et 400 ISO.

 

Performances optiques

Afin d’évaluer les performances optiques des quatre objectifs, j’ai photographié une grande mire (100 x 150 cm) à différentes ouvertures (de l’ouverture maximale à f/16). La mire est composée de pas moins de 17 zones d’analyse qui permettent de mesurer la résolution et l’aberration chromatiques sur l’ensemble du champ cadré. Afin d’obtenir un éclairage homogène et uniforme de la mire, j’ai utilisé deux flashs de studio dotés de parapluies réflecteurs et un flashmètre pour vérifier et contrôler l’uniformité de l’éclairement de la mire. Le mode LiveView et la fonction Loupe au grandissement maximal m’ont permis d’effectuer une mise au point manuelle très précise. Pour mesurer la fonction de transfert de modulation (FTM) à 50 %, je me suis servi du logiciel Imatest Master, dans sa version 3,6. Ce même logiciel m’a également permis de quantifier l’aberration chromatique latérale. Notez que les chiffres relevés ne sont pas comparables à ceux mesurés par d’autres testeurs utilisant le même logiciel (photozone.de, traumflieger.de, etc.), car ils émanent d’une part du matériel utilisé pour la prise de vue (ici un EOS 5D Mark II) et d’autre part de la préparation des fichiers utilisés pour l’analyse (ici des fichiers RAW convertis au format JPEG dans Camera Raw 8.7.1 avec des paramètres par défaut pour l’accentuation).

Les appréciations de qualité dans le texte font référence à la fois à la valeur de transfert de modulation (FTM), mesurée en paires de lignes par hauteur d’image (LW/PH), et le format de tirage (A3 ou A2). Plus ce dernier est important, plus les performances de l’objectif doivent être élevées pour révéler tous les détails du sujet.

Netteté

Canon EF  50  mm  f/1,8

Doté d’une formule optique très classique, de type double Gauss, l’EF 50 mm f/1, 8 offre des performances bonnes (tirage A 2), voire très bonnes (tirage A 3) au centre dès f/1, 8 mais le piqué sur les bords et dans les coins de l’image atteint péniblement une note médiocre (tirage A2) ou bonne (tirage A 3). L’aberration sphérique résiduelle s’estompe au fur et à mesure qu’on ferme le diaphragme et à partir de f/4, le piqué est bon (A2) ou très bon (A3) en périphérie et excellent au centre. Les performances optiques s’améliorent encore sur les bords et dans les coins de l’image jusqu’à f/8 (excellent au format A3 et très bon au format A2) pour diminuer ensuite entre f/8 et f/16. À cette dernière ouverture, il est toujours possible d’obtenir un piqué bon (A 2), voire très bon (A 3), avec une homogénéité parfaite.

Canon EF  50  mm  f/2,5 Compact-Macro

Si l’EF 50 mm f/2, 5 Macro propose dès la pleine ouverture un piqué très honorable au centre (mention très bonne au format A 3 et bonne au format A 2), les bords (bon et moyen aux formats A3 et A2) et les coins (moyen et faible aux formats A 3 et A 2) restent assez doux. Là encore, les aberrations sphériques sous-corrigées y superposent une image floue à l’image nette et il faut fermer à f/5, 6 pour que la netteté des bords rejoigne celle du centre de l’image. Bien qu’il s’agisse d’une caractéristique commune aux objectifs standards lumineux et notamment ceux de conception « classique », dépourvue d’éléments asphériques, le Canon EF 50 mm f 2.5 Compact-Macro se tire tout de même très bien de l’affaire : jusqu’à f/4, les bords sont un peu plus doux que le centre, mais les détails restent toujours parfaitement clairs. Dès f/4,5, l’objectif offre une homogénéité exemplaire qui s’étend du centre jusqu’aux bords de l’image (mention excellente au format A 3 et très bonne au format A 2). Ces performances sont conservées quelle que soit la distance de mise au point. À f/16, le piqué est toujours convaincant, mais il n’est pas toujours avantageux de fermer le diaphragme au-delà pour augmenter la profondeur du champ. Plus vous vissez, plus le piqué souffre au point de devenir une vilaine bouillie de pixels à f/32.

Canon TS-E 45 mm  f/2,8

Le TS-E 45 mm f/2, 8 possède un plus grand cercle d’image exploitable, ce qui est dû à la présence d’un dispositif de décentrement et bascule. Doté d’une formule de type rétrofocus, habituellement attribuée aux objectifs grand-angulaires, il offre une netteté et un pouvoir de contraste globalement un peu moins élevés, surtout à la pleine ouverture : mention bonne (A2) ou très bonne (A3) au centre, moyenne (A2) ou bonne (A3) aux bords et dans les coins de l’image. Il faut fermer à f/5, 6 pour obtenir une résolution maximale au centre et à f/8 ou f/11 pour obtenir les meilleures performances en périphérie. En décentrant entre 8 et 11 mm, il faut diaphragmer à f/11 pour obtenir un très bon rendement homogène. Heureusement, l’objectif résiste bien aux effets de la diffraction. Pour maximiser la profondeur de champ, n’hésitez pas à visser le diaphragme à f/16 (mention bonne en A2 et très bonne en A3), ou f/22.

Voigtländer Ultron 40 mm f/2 SL II Aspherical

La pleine ouverture du Voigtländer 40 mm f/2 est déjà satisfaisante (mention moyenne ou bonne en périphérie et bonne ou très bonne au centre). En fermant le diaphragme, le piqué s’améliore pour devenir très bon ou excellent au centre et bon ou très bon partout ailleurs dans l’image. Entre f/5, 6 et f/11, les performances sur les bords et dans les coins rejoignent et dépassent même parfois celles au centre de l’image, le piqué étant excellent (format A3) ou très bon (format A2). Globalement, la résolution et le contraste plafonnent à un niveau un peu plus bas que celui des Canon EF 50 mm f/1,8 et f/2,5. Mais le piqué est un peu plus homogène. C’est seulement avec la bonnette macro livrée que les performances optiques baissent d’un cran, notamment  sur les bords.

Distorsion et vignetage

A la distance mesurée, la distorsion est inexistante avec l’ EF 50 mm f/2,5 Macro, peu sensible avec le TS-E 45 mm f/2,8 et sensible mais encore peu gênante avec l’Ultron 40 mm f/2 et l’EF 50 mm f/1,8. Le vignetage du 50 mm f/1,8 est assez marqué à f/1,8 et f/2 mais il disparaît dès f/4. Celui du 50 mm f/2,5 Macro est visible (et gênant) à f/2,5, mais il disparaît dès f/5,6. Grâce à son cercle d’image plus généreux, le TS-E 45 mm f/2,8 est relativement insensible au vignetage. Visible à pleine ouverture, mais peu gênant, il s’estompe progressivement à partir de f/4. Quant à l’Ultron 40 mm f/2, il souffre d’un vignetage assez marqué qui devient négligeable à partir de f/4.

Aberration chromatique

Parmi les objectifs testés, le TS-E 45 mm f/2,8 est le seul qui présente une forte aberration chromatique latérale qui nécessite une compensation logicielle. De manière générale, plus le décentrement est important, plus les franges colorées deviennent gênantes. Mais finalement, une correction automatique telle qu’elle est proposée par Capture One Pro, Camera Raw/Lightroom  et DxO Optics Pro est à même de faire disparaître les artéfacts colorés sans que cela dégrade les performances optiques.

Flare et Reflets parasites

Doté d’une  lentille frontale qui se situe au fond du corps avant de l’objectif et qui fait ainsi figure de pare-soleil incorporé, l’ EF  50 mm f/2,5 Macro offre une très bonne protection contre les lumières parasites, meilleure que celle de ses concurrents. Suivent l’Ultron 40 mm f/2, le TS-E 45 mm f/2,8 et l’ EF 50 mm f/1,8, ce dernier étant le plus sensible aux lumières parasites.

Bokeh

Le rendu des parties hors profondeur du champ (bokeh) des images est une des caractéristiques les plus importantes d’une optique de qualité, mais elle est également la plus difficile à évaluer. Parmi les optiques évaluées, le TS-E 45 mm offre le bokeh le plus agréable, aidé par son diaphragme à huit pétales. Il est suivi de près de l’Ultron 40 mm f/2, à égalité, puis de l’EF  50 mm f/2,5 Macro dont le diaphragme incorpore six lamelles. Lanterne rouge à l’EF 50 mm f/1,8 qui produit un bokeh assez nerveux et donc souvent peu esthétique.

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