Questions Photo

Gestion des couleurs : l’option Adobe de « compensation du point noir »

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Compensation du point noir, autres modes de rendu et applications

L’option de compensation du point noir a été conçue par Adobe pour corriger le mode de rendu des impressions en Colorimétrie relative et, théoriquement, ne devrait pas être associée au mode de rendu Perception. D’autant plus que le protocole défini pour ce dernier par l’ICC intègre déjà une méthode de mise en correspondance des deux noirs, source et cible (comparez la figure suivante avec celle que nous venons d’examiner pour le mode Colorimétrie relative avec compensation du point noir). Il n’en reste pas moins que, curieusement, Adobe envisage tout de même qu’on puisse cocher l’option de compensation avec le mode Perception, cette option permettant, selon Adobe, de corriger les éventuels méfaits de profils d’impression mal fichus (!). Adobe laisse alors l’utilisateur juger si le résultat imprimé est meilleur avec ou sans compensation !

Mode de rendu

Le mode de rendu Perception comporte un algorithme d’étagement des gris foncés dont les résultats sont analogues à ceux de l’option Compensation du point noir en mode Colorimétrie relative.

Dans Photoshop, l’option « Compensation du point noir » est, bien entendu, interdite au mode de rendu Colorimétrie absolue pour lequel elle est dépourvue de signification, mais elle est applicable au mode Saturation… (Nous verrons comment la mettre en œuvre au chapitre 5.)

La disponibilité de l’option est déclinée ainsi par Adobe dans ses divers logiciels :

  • si la compensation du point noir apparaît dans l’interface applicative comme une véritable option, vous laissant la liberté de la cocher ou non (Photoshop, InDesign…), alors l’option n’est disponible que si vous avez opté pour l’un des trois modes de rendu Colorimétrie relative, Perception ou Saturation ;
  • si la compensation du point noir n’apparaît pas comme option dans l’interface du logiciel (Lightroom), la correction est appliquée systématiquement aux modes de rendu Colorimétrie relative et Perception sans que votre avis ne soit sollicité, ce qui ne nous empêchera pas de dormir mais manque tout de même un peu de rigueur…

La compensation du point noir est compatible avec les profils de types ICC V2 et V4, qu’ils soient des profils d’affichage, d’entrée (scanner ou appareil photo numérique) ou de sortie (imprimante). En revanche, le profil de destination doit être obligatoirement bidirectionnel (de l’espace de connexion des profils vers l’espace de l’appareil et réciproquement), c’est-à-dire qu’il doit être du type matriciel ou, s’il est basé sur des tables, comporter à la fois des tables AtoB et BtoA. (Nous verrons ce que ce jargon signifie dans le livre.)

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Cet article est extrait du chapitre 4 de La gestion des couleurs pour les photographes, les graphistes et le prépresse, à paraître aux éditions Eyrolles le 25 octobre  (520 pages, 39 €, ISBN 978-2-212-13297-7).

couverture nouveau livre Delmas

Au sommaire :

Colorimétrie. Trichromie, perception visuelle des couleurs ● Représentation d’une couleur dans le modèle RGB ● Espace colorimétrique CIE 1931 ● Espace ● Diagramme de chromaticité xy ● Calculer les composantes XYZ d’une couleur ● Le métamérisme ● La couleur blanche est celle d’un corps noir ! ● CIELAB et CIELUV ● Modèles intuitifs basés sur teinte, chroma/saturation et clarté ● Mesure des différences de couleur ΔE ● CMJN et la synthèse soustractive des couleurs

Numérisation des couleurs, gamma. Nombres RGB et profondeur de couleur ● Dangers d’une profondeur de couleur de 8 bits dans le mode Lab ● Quelle profondeur de couleur adopter ? ● Gamma et courbe de réponse d’un appareil ● Gamma d’une chaîne graphique ● Mésaventures de quantification

Gérer les couleurs, pourquoi, comment ? Espace colorimétrique d’un appareil ● Profil ICC d’un appareil ● Flux de gestion des couleurs ● Espaces de travail RGB ● Profil d’une image ● Comment choisir son espace de travail RGB ● Gestion des couleurs sur Internet

Conversion colorimétrique et anatomie des profils. Adaptation chromatique et balance des blancs ● Le mode de rendu, un concept essentiel ● Profils ICC et systèmes d’exploitation ● Anatomie des profils ICC

Images et gestion des couleurs, Photoshop. La boîte de dialogue Couleurs ● Séparation des couleurs et paramètres CMJN ● Modifier le profil d’une image : attribution ou conversion ? ● Imprimer avec Photoshop ● L’épreuvage avec Photoshop

Documents et gestion des couleurs, InDesign, Illustrator, PDF/X. Synchronisation des paramètres Couleurs avec Bridge ● Gestion des couleurs avec InDesign ● Imprimer un document avec InDesign ● L’épreuvage avec InDesign ● Gestion des couleurs avec Illustrator ● Produire un fichier PDF imprimable

Poste de travail et écran d’affichage. Synthèse additive RGB dans un écran LCD ● Outils de calibrage-caractérisation ● Choisir les cibles de calibrage d’un écran ● Calibrer-caractériser votre écran ● Vérification du calibrage et du profil ICC ● Environnement du poste de travail

Photographie : APN, développement RAW, scanner. APN, capteur et dématriçage ● Lightroom et gestion des couleurs ● ACR ● La balance des blancs ● Caractérisation d’un APN ● Caractérisation d’un scanner

Imprimantes : caractérisation, contrôle. Principes de caractérisation d’une imprimante ● Caractériser une imprimante RGB ● Caractériser une imprimante CMJN

 

 

 

 

Composition et couleur en photographie : cercle, ovale et triangle

Lignes visuelles, contraste tonal

Stabilité et mouvement des objets

 

Le placement d’un ou deux cercles sur la surface de l’image complique la composition relative aux surfaces restantes (formes négatives). Seul l’ovale remplit la surface de l’image de manière harmonieuse.

Les surfaces bidimensionnelles des formes géométriques de base s’apparentent visuellement à des objets tridimensionnels. Ainsi, le carré est analogue au cube, le rectangle au parallélépipède rectangle, le cercle à la sphère (figure 11) et le triangle à la pyramide (figures 14 et 17). Le poids et la stabilité apparentes d’un cube ou d’un parallélépipède rectangle peuvent être compromis ou réduits s’ils sont placés sur une pointe (cube) ou sur une face (forme allongée d’un gratte-ciel). Dans tous les cas, une pyramide possède un socle lourd et un sommet léger qui lui confèrent une grande stabilité visuelle. La position « tête en bas » d’une pyramide est alors réservée à des applications expérimentales qui donnent visuellement l’impression qu’elle s’enfonce dans le sol.

Les surfaces/formes des carrés/cubes, rectangles/parallélépipèdes rectangles et triangles/pyramides qui s’accompagnent d’un mouvement visuel pointant en haut ou vers l’un des sommets ne présentent aucune tendance à quitter l’espace qu’elles occupent.

Contraste tonal, contraste de formes

Leur effet visuel est surtout de caractère statique ;  grâce à leur adhérence au sol, ce qui est « bas » le demeure, de même que ce qui est « haut ». La sphère est en revanche plus instable. Elle ne possède qu’un « haut » et un « bas » temporaires et un instant plus tard, elle peut se reposer sur une autre partie d’elle-même. Si le mouvement et le changement de position paraissent assez réalistes, il est possible « de la faire » rouler visuellement, et ce, sans le concours de l’observateur. Avec une surface plane, tous les endroits sur la sphère peuvent faire office de « haut » et de « bas » sans pour autant donner l’impression que cette dernière est positionnée à l’envers. Seules les sphères peintes et imprimées possèdent une orientation distincte.

Contraste tonal, contraste des formes

Point dominant, couleurs chaudes

Photokina : les objectifs en fête

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Le format MicroFourThirds (MFT), déjà plutôt bien desservi en matière d’objectifs, se voit augmenter de cinq nouvelles références.

Olympus

L’objectif macro M.ZUIKO DIGITAL ED 60 mm f/2,8 hériterait selon Olympus les plus excellentes performances optiques de son ainé ZUIKO DIGITAL ED 50 mm f/2.0. Doté d’une protection contre la poussière et les éclaboussures, il s’impose tout naturellement à tous ceux souhaitant réaliser des prises de vues à l’extérieur. Grâce à son rapport de grandissement 1 fois à sa distance de mise au point minimale de 19 cm, il permettrait de prendre des photos d’animaux et de plantes avec un piqué très élevé et homogène jusqu’aux bords de l’image. Le nouveau traitement antireflet ZERO (ZUIKO Extra-low Reflection Optical) réduit de manière importante de la et les reflets parasites.

 

L’objectif M.ZUIKO DIGITAL ED 17 mm F/1,8, à la fois lumineux et très performant, bénéficie des dernières avancées en matière d’optique, destinées à réduire les aberrations chromatiques et à produire des images avec un bokeh particulièrement agréable. Notez aussi une échelle, permettant de repérer la distance de mise au point directement sur l’objectif, sans être obligé de passer par le menu de l’appareil.

Olympus introduit également une version limitée en finition noire du M.ZUIKO DIGITAL ED 12 mm F/2,0, et un objectif “jouet” d’une focale de 15 mm et d’une ouverture de f/8. Ce dernier faire à la fois figure de bouchon et d’objectif de focale et d’ouverture fixes. Selon le fabricant, il n’est plus nécessaire de faire la mise au point puisque tous les sujets à partir d’une distance de 1 m seraient reproduits avec une netteté satisfaisante. Pour s’approcher davantage, un levier permet de produire la distance minimale de mise au point à 30 cm.

Alors que l’objectif M.ZUIKO DIGITAL ED 17 mm F/1, 8 est encore en phase de développement, les autres objectifs seront disponibles à partir du mois d’octobre 2012. L’objectif macro sera commercialisé à 599 euros TTC et le M.ZUIKO DIGITAL ED 12 mm F/2, 0 en version limitée à 999 euros TTC. Le “bouchon de boitier” n’est finalement que peu onéreux : 79 euros TTC.

 

Panasonic

De son côté, Panasonic annonce l’introduction d’un objectif zoom lumineux, Lumix G Vario 2,8/35-100 mm Power-O.I.S. Doté d’une ouverture constante, le nouveau zoom télé se prête particulièrement bien à des photos de sport, d’animaux et de portraits. Il fait partie de la série d’objectifs Premium du fabricant et offrirait selon ce dernier une excellente qualité d’image avec un piqué et un pouvoir de contraste élevés. Composé de 18 éléments répartis en 13 groupes, l’objectif possède trois des éléments en verres spéciaux, destinés à réduire l’aberration chromatique et la distorsion.

 

Malgré ces performances, l’objectif est particulièrement compact et léger. Il intègre un stabilisateur d’image censée corriger à la fois des petits mouvements rapides et des mouvements à basse fréquence, permettant de permettre des vitesses plus rapides tout en opérant à main levée. Son système de mise au point interne harmonise parfaitement avec l’objectif à détection de contraste des boitiers actuels de la série Lumix G et autorise même des vidéos sans perturbations sonores, grâce à un fonctionnement particulièrement silencieux. Citons aussi un diaphragme parfaitement circulaire, favorisant des l’arrière-plans d’un flou harmonieux et une baïonnette en métal dotée d’un joint protégeant l’objectif des poussières et de l’humidité. Le Lumix G Vario 2,8/35-100 mm Power-O.I.S sera disponible dès novembre 2012 au tarif conseillé de 1299 euros TTC.

Samyang

Samyang annonce aussi le développement d’un nouvel objectif ultra grand-angle, conçu pour les boitiers équipés d’un capteur APS-C/DX. Le Samyang 10mm 1:2.8 ED AS UMC CS couvre un angle de champ de 110 degrés (environ 107 degrés en version Canon), sa focale équivaut à un 15mm ou 16mm en format 24 × 36.

Pour l’instant, il n’y aucune information concernant ses caractéristiques et les montures proposées. Le tarif du Samyang 10mm 1:2.8 ED AS UMC CS est également inconnu à ce jour alors que le constructeur coréen annonce un début de commercialisation fin 2012/début 2013.

N’oublions pas non plus le petit fabricant Elicar, plutôt inconnu au monde de la photo, hormis une gamme d’objectifs complémentaires commercialisée dans les années 1960 et 1970. Il s’apprête à introduire un objectif zoom télé 300 – 600 mm, déjà présenté sous forme de prototype lors de la Photokina 2010 et dédié aux boitiers reflex numériques et hybrides.

Dernières nouvelles du 18.09. 2012 : quant au distributeur bavarois de matériel photographique Brenner, il vient d’annoncer un objectif à décentrement pour le format MicroFourThirds. Dépourvu d’un mécanisme de bascule (Tilt), l’objectif B.I.G. Shift Lens 4,5/15 mm MFT offre un décentrement de +/- 5,3 mm. Composé de 8 éléments en 6 groupes, l’objectif offre une distance de mise au point minimale de 50 cm et il ne pèse que 200 grammes avec un diamètre de filtre de 52 et un pare-soleil incorporé. Son tarif est plutôt musclé : 999 euros TTC.

 

 

Manuel d’éclairage au flash : la lumière ambiante

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La lumière ambiante ne domine pas toujours

Au fur et à mesure que votre expertise croît, vous comprendrez que la lumière ambiante ne fait pas toujours fonction de lumière dominante. Lors d’une séance de portrait à l’extérieur, vous pouvez vous servir du soleil de midi pour créer un éclairage d’effet : le soleil éclaire le sujet par l’arrière pour créer un effet de contre-jour sur le dos et les épaules du sujet, tandis que l’éclair de votre Speedlite fait office d’éclairage principal.

La lumière ambiante n’est pas toujours la bienvenue
Bien qu’elle parvienne souvent à restituer l’ambiance ou l’heure d’une prise de vue, la lumière ambiante va parfois à l’encontre de vos idées créatives. C’est le moment de mobiliser tout votre savoir-faire en matière d’éclairage au flash.

Imaginez une séance de portrait avec un auteur de romans d’épouvante qui ne vous accorde qu’une quinzaine de minutes de son temps précieux. L’éditeur photo du magazine qui vous a commandé la photo de couverture n’a que faire des contraintes imposées par l’auteur ; tout ce qui l’intéresse, c’est d’obtenir une image emblématique. Comment allez-vous remplir votre part du contrat ?
La première des figures ci-contre reflète mes difficultés à obtenir une ambiance angoissante en plein jour avec pour seul éclairage la lumière de fin d’après-midi. S’il s’agit bien d’un portrait de l’auteur, rien ne laisse deviner sa funeste personnalité.

Il m’a fallu créer ma propre lumière pour faire ressortir la personnalité de l’auteur. J’ai utilisé mes flashs Speedlite en mode Synchro flash grande vitesse (FP) pour atténuer la lumière du soleil et pour simuler une ambiance nocturne. La seconde des figures ci-contre restitue bien mieux l’activité professionnelle et le caractère de cet écrivain de romans d’horreur. Pour l’instant, ne vous préoccupez pas de la technique nécessaire à reproduire cet effet. Nous en reparlerons un peu plus tard. Sachez simplement qu’il est possible d’atténuer ou de supprimer la lumière ambiante à des fins créatives.

Voici comment l’appareil enregistre la lumière ambiante de la scène prise en fin d’après-midi : afin de conserver des détails dans les hautes lumières, la cellule sous-expose les tons foncés.

Grâce à l’utilisation de deux flashs Speedlite, non filtrés et déclenchés en mode Synchro flash grande vitesse (FP) et d’une vitesse d’obturation très rapide (1/1 000 s), j’ai pu sous-exposer la lumière ambiante pour ainsi transformer le jour en nuit et pour créer un portrait qui rend la justice à la personnalité de cet auteur de romans gothiques. Les données d’exposition (1/1 000 s, f/8 à 100 ISO) correspondent à -2,5 IL par rapport à celle de l’image précédente.

QPCard 203 book et QPCalibration : couleurs suèdoises

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Résultats

Les couleurs, c’est avant tout une histoire de goût personnel. Il est donc difficile de se prononcer sur la qualité des profils obtenus, chaque photographe préférant des teintes différentes. D’un point de vue technique,les profils générés par QPcalibration sont irréprochables et respectent parfaitement la neutralité de l’échelle de gris. Les couleurs diffèrent en revanche (agréablement) de celles obtenues avec les autres solutions de calibrage, ajoutant une interprétation de plus à celles proposées par Adobe, X-Rite et Datacolor.

Pour apprécier les différences, je vous ai préparé quelques images d’exemple, développées dans Camera Raw 7.2 RC (PV2012) avec des réglages identiques sauf pour le profil DNG, sélectionné dans le menu déroulant Profil du panneau Étalonnage de l’appareil photo. Si les images proviennent des appareils Canon EOS 5D Mark II, 1D Mark II et Fujifilm X100, les divergences de rendu s’étendent aussi sur mes images prises avec d’autres appareils. Notez que j’ai volontairement exclu de cette comparaison la mire et le logiciel SpyderCheckr qui s’appuient sur un ajustement des curseurs du panneau TSL, procédure plutôt efficace mais manquant la souplesse d’utilisation des profils.
Les observations suivantes sont basées sur la visualisation des images dans Bridge CS6, sur un écran à gamut étendu Eizo dûment calibré. Il suffit de les afficher sur un écran un tant soit peu moins performant pour que les différences constatées s’estompent, voire s’inversent…

Voitures, Widensolen, Canon EOS 5D Mark II



Canon 5DM2-Profil Adobe Standard.



Canon 5DM2-Profil X-Rite ColorChecker Passport.



Canon 5DM2-Profil Adobe DNG Profile Editor.



Canon 5DM2-Profil QPCalibration.


Les couleurs des profils Adobe Standard et ColorChecker Passport sont plutôt proches alors que DNG Profile Editor livre une interprétation moins saturée, mais aussi moins attractive. Notez que la couleur du ciel bleu tend légèrement vers le magenta. Les couleurs du profil QPCard sont les plus fidèles : la dominante magenta dans le ciel disparaît, les couleurs sont à la fois saturées et nuancées. A noter que les hautes lumières sont plus détaillées, grâce à une courbe des tonalités plus aplatie dans les valeurs extrêmes, de quoi récupérer davantage de détails sans passer par les outils de Camera Raw.


Composition et couleur en photographie : le flou créatif

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Réglages de l’objectif

La cohabitation des états « net » et « flou » dans une même image est souvent le résultat d’une profondeur de champ réduite. Lorsque la profondeur de champ ne couvre que le premier plan d’une image, celui-ci se détache clairement d’un arrière-plan flou et gagne en lisibilité. L’utilisation d’une focale plus longue et/ou d’une ouverture plus grande permet d’obtenir les effets les plus prononcés (figures 1, 2 et 3).

Fig. 1

 


Fig. 2

 


Fig. 3

 

Il est également possible de rendre le premier plan flou sans pour autant recourir à des manipulations particulières. Une mise au point sur l’arrière-plan suffit généralement pour rendre floues certaines parties du sujet et pour en produire des interprétations artistiques. Là encore, l’emploi d’un téléobjectif et d’une grande ouverture s’imposent (figures 4, 5, 6 et 7). Une troisième possibilité consiste à utiliser une mise au point volontairement incorrecte pour ainsi produire un effet de flou généralisé (figure 8).

Fig. 4

Fig. 5

Fig.6

Fig.7

Fig.8

 

 

Oser la photo rapprochée : les outils dédiés (seconde partie)

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Comment choisir son objectif macro ?

Pensez au premier lieu à vos domaines d’utilisation habituelles : un objectif 30, 35, 40 (APS-C) ou 50 mm (24 x 36) peut se substituer à votre objectif standard et un objectif de 50 (4/3), 60 (APS-C) ou 100 mm se prête parfaitement au portrait, pour peu que vous soyez prêt à sacrifier un peu de luminosité. Si vous comptez photographier des insectes craintifs (libellules, papillons, abeilles, etc.) ou de petits oiseaux, une focale un peu plus longue (150, 180 ou 200 mm) permettra de rester plus en retrait et de réaliser en même temps des flous d’arrière-plan de plus agréables.

Aujourd’hui, la mise au point interne n’est plus un luxe : d’une part, elle autorise une mise au point plus silencieuse et souvent plus rapide et de l’autre, elle n’effraie pas vos sujets de prise de vue tout en facilitant la prise en main de votre matériel de prise de vue. La mise au point AF n’est en revanche pas très utile. Lorsque la lumière fait défaut, elle devient souvent hésitante et/ou imprécise et elle incite souvent à placer votre sujet au plein centre de l’image pour ainsi obtenir une netteté parfaite. Quant à la stabilisation optique à la Canon, bien qu’elle soit moins efficace aux grandissements les plus importants , elle augmente tout de même vos chances d’obtenir des images au piqué irréprochable. Faites aussi attention au grandissement maximal : si la plupart des objectifs macro contemporains accèdent directement à la “grandeur nature”, certains objectifs de conception ancienne (Canon EF 50 mm f/2, 5) ou “conservatrice” (Carl Zeiss Makro-Planar 50 et 100 mm) imposent l’ajout d’un accessoire optionnel pour y parvenir.



Avec l’appareil photo, l’objectif macro est situé au cœur d’un système de prise de vue parfois hautement spécialisé. Souvent, il est intéressant de dépenser un peu plus pour augmenter le confort de travail.

Peut-on investir dans un objectif d’occasion ? Pour ma part, j’ai travaillé pendant plusieurs années avec des optiques antédiluviennes : un Micro-Nikkor 55 mm f/3, 5 des années 1970 et un Canon EF 100 mm f/2, 8 Macro des années 1990. En dépit de certaines contraintes techniques imposées (mise au point à ouverture réelle pour le premièr et barillet à extension linéaire pour le second), les objectifs anciens n’ont pas à rougir lorsqu’il s’agit de produire des images de qualité. Si vous utilisez un appareil Nikon ou Pentax, vous pouvez puiser parmi de nombreuses références encore proposées sur le marché d’occasion. Plusieurs opticiens indépendants (Vivitar, Kiron, Tamron, Tokina, etc.) et fabricants d’appareils reflex argentiques (Konica, Olympus, Mamiya, Fuji, etc.) étaient en fait à l’origine d’objectifs macro très réputés sinon “mythiques” bien que certains utilisateurs et collectionneurs aient une fâcheuse tendance à surestimer leur valeur d’usage pour ainsi faire monter leurs prix sur le marché d’occasion.

Les heureux possesseurs d’appareils réflex Sony ou Canon doivent en revanche veiller à la conformité de l’objectif avec les protocoles de communication établis. Sélectionnez de préférence un objectif qui conserve l’automatisme du diaphragme et la mise au point AF. S’il est possible de cadrer et de faire la mise au point à l’ouverture réelle, ce n’est guère confortable et précis et même contreproductif pour un photographe uniquement habitué à des appareils photo et objectifs modernes.


Oser la photo rapprochée : les bases (première partie)

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Distance de mise au point

De manière générale, plus la focale d’un objectif est longue, plus la distance de mise au point sera éloignée pour un grossissement donné. Ainsi, pour réaliser des images à rapport 1 : 1, la distance de mise au point est de 24 cm pour un objectif 50 mm, 31 cm pour un objectif 100 mm et 48 cm pour un objectif 180 mm. Sachez qu’il s’agit de la distance entre le sujet et le plan focal, ce dernier étant le plus souvent marquée d’une icône en forme de cercle barré d’un trait horizontal sur la partie supérieure du boîtier. Alors que la distance de travail puisse paraitre encore plutôt confortable pour un objectif de 50 mm et son convertisseur, elle fait en réalité fuir des insectes un tant soit peu farouches et rend l’installation d’éclairages d’appoint plutôt délicate. Bref, mieux vaut travailler avec un objectif d’une focale supérieure ou égale à 100 mm lorsque vos sujets ne sont pas immobilisés sur le plateau d’un statif de reproduction.




Deux images, prises avec un objectif macro 100 mm, puis avec un objectif macro 50 mm. Si le grandissement de la première image (100 mm macro) est supérieur à celui de la seconde, elle bénéficie aussi d’un rendu plus harmonieux de l’arrière-plan, grâce à l’angle de champ plus restreint de l’objectif utilisé. Canon EOS 5D Mark II, Canon EF 100 mm f/2,8 Macro L IS USM+ bague allonge EF 25 + convertisseur EF 1,4X (première image), Canon EF 50 mm f/2,5 Macro + bague allonge EF 25 + convertisseur EF 1,4X. Flash annulaire Canon MR14EX + Canon 550EX (arrière-plan).

L’emploi d’un appareil à capteur APS-H ou APS-C facilite par ailleurs la prise de vue sur le terrain : pour obtenir le même rapport de reproduction, vous pouvez vous éloigner davantage de votre sujet, gage de discrétion pour immortaliser des sujets remuants. Pour photographier des insectes encore plus farouches, et notamment des libellules, vous pouvez adapter des bagues allonges ou une bonnette achromatique sur un téléobjectif plus long. Une focale plus longue aidera non seulement à contrôler l’apparence de votre sujet mais également celle de l’arrière-plan : plus la focale de l’objectif est longue, plus son angle de champ est restreint et plus l’arrière-plan sera réduit à des tonalités et couleurs agréablement diffuses. Avec un téléobjectif, il est également possible de changer la tonalité de l’arrière-plan via une simple modification de l’angle de prise de vue. Sachez que la profondeur de champ ne change pas avec la focale de l’objectif, pour peu que vous conservez la même taille du sujet et le diaphragme – l’angle de champ est simplement plus restreint, permettant de mieux détacher votre sujet de l’arrière-plan.

Prise de vue rapprochée et profondeur de champ

Au fur et mesure que la distance de mise point diminue, la profondeur de champ se réduit pour ne mesurer quelques millimètres aux grandissements les plus importants. Ne désespérez pas, ce (prétendu) inconvénient peut même devenir un atout considérable lorsqu’il s’agit de diriger le regard sur les parties les plus intéressantes d’une image et/ou de créer de jolis effets de bokeh. Alors que certains prétendent le contraire, la profondeur de champ n’est pas directement liée à la taille du capteur (bien que le cercle de diffusion y joue un rôle important…), mais plutôt à la focale de l’objectif utilisé. Toutes proportions gardées, un capteur APS-C procure une profondeur de champ environ une fois et demie plus grande qu’un capteur 24 x 36, la focale de l’objectif employé étant environ 1,5 fois moins longue que celle d’un objectif 24 ×36 doté d’un angle de champ équivalent. À ouverture et distance de mise au point égales, un appareil à capteur 4/3 et un objectif macro de 50 mm produisent une profondeur de champ deux fois plus importante qu’un appareil à capteur 24 × 36 mm et doté d’un objectif macro 100 mm. En revanche, avec un capteur plus petit, la diffraction compromet plus rapidement le piqué des images : alors qu’il est possible de “visser” le diaphragme à f/16 avec un capteur 24 × 36 sans subir les conséquences néfastes de la diffraction, il faut se contenter d’une ouverture minimale de f/11 (APS-C) ou f/8 (4/3 et Micro 4/3) pour réaliser des images parfaitement nettes. Le choix du diaphragme est alors toujours une affaire de compromis : aux ouvertures les plus grandes, la profondeur de champ est souvent réduite, voire insuffisante, alors qu’aux ouvertures les plus petites, la diffraction réduit la netteté à néant.



Pour restituer toutes les nuances de ce couple de libellules, la meilleure stratégie consiste à aligner le sujet avec le plan focal de l’appareil- bien heureusement, le sujet était ici d’une patience inébranlable ! Canon EOS 5D Mark II, Canon EF 100 mm f/2,8 Macro L IS USM, f/8, 1/250s, 500 ISO. Lumière du jour.

Pour maximiser la profondeur de champ, vous pouvez augmenter la sensibilité ISO de votre capteur (attention au bruit) ou réaliser une série d’images avec pour chacune une mise au point légèrement différente (focus stacking). Malheureusement, cette technique ne se prête guère à des sujets vivants et elle demande une grande rigueur à la prise de vue. Avec certains sujets, il suffit d’aligner les parties les plus importantes avec le plan focal. Les objectifs macro ne permettent pas d’obtenir une profondeur de champ plus étendue. Toutefois, leurs performances optiques accrues contribuent à donner cette (fausse) impression : grâce à une excellente correction des différents défauts optiques, les images paraissent plus croustillantes, rendant la transition entre le net et le flou plus franche.

Nikon D800 ou D800 E ? Comparer le piqué et le moiré des deux boîtiers Nikon

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Quelles différences en netteté standard ?

La différence rencontrée en réglage de netteté 0, clairement en faveur du D800E, n’apparaît pourtant pas évidente aux mesures sur ce même objectif.


Mesures comparatives de piqué, netteté standard

En fait, on peut penser que Nikon dose l’accentuation des deux boîtiers (et celle de Capture NX2, puisque nos mesures se font à partir de fichiers RAW convertis en mode standard) de telle façon qu’après accentuation les images des deux appareils apparaissent plus proches sur le plan de la netteté, même si les détails sont plus “ciselés” sur le D800E sur le test du pont.


Centre de l’image au D800E, netteté standard, visualisation 100 % écran

 


Centre de l’image au D800, netteté standard, visualisation 100 % écran

Sur les bords de l’image (figures suivantes), on voit apparaître de petits lisérés d’accentuation autour des fils électriques, qui renforceront l’impression de netteté sur un tirage papier mais qui peuvent être gênants si on l’on part d’un tel fichier pour un agrandissement géant.


Bord de l’image au D800E, netteté standard, visualisation 100 % écran


Bord de l’image au D800, netteté standard, visualisation 100 % écran

 

 

 

Le magazine Eyrolles
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